Le Togo cherche à attirer les investisseurs. Alors que le dernier classement Doing Business 2019 classe le Togo comme étant le pays le plus réformateur d’Afrique, Lomé entend bien accroître son attractivité sur le plan international notamment avec les entreprises allemandes.
Le patronat allemand lorgne sur l’Afrique et les appels à l’investissement se multiplient. Alors que le gouvernement allemand a mis en place un plan Marshall avec l’Afrique. En clair: celui-ci permet l’exonération d’impôts pour les entreprises allemandes créatrices d’emplois sur le continent africain. Il faut dire que Berlin bénéficie d’une bonne notoriété auprès des leaders économiques panafricains selon une étude du CIAN (Conseil des Investisseurs Français en Afrique), les entreprises du pays de Goethe entendent multiplier leurs investissements sur le continent avec une approche bilatérale. Bienvenue Angui, directrice générale de l’Alliance du Mittelstand Afrique, ne cache pas ses ambitions afin de mieux densifier les échanges entre l’Allemagne et le continent africain. «Beaucoup d’entreprises exportatrices préfèrent l’Asie ou l’Europe de l’Est. L’Afrique ne représente que 2% des exportations pour les entreprises enregistrées au sein de notre organisation. Mais notre travail de fonds commence à porter ses fruits car les entreprises savent que la croissance économique est principalement en Afrique», indique-t-elle. Quant au choix porté sur le Togo, cela ne relève pas du hasard. Le Togo étant adhérent à l’initiative Compact with Africa. Cette initiative, impulsée par l’Allemagne lors de sa présidence du G7, vise à encourager les pays membres à réformer afin d’améliorer le climat des affaires dans l’objectif de favoriser les investissements internationaux notamment allemands.
Le Mittelstand au point
Le prochain forum germano-togolais qui aura lieu le 20 novembre à Berlin, sera l’expression des volontés économiques allemandes sur le continent.. Une centaine d’entreprises françaises et allemandes est attendue pour développer les relations de business avec le Togo. «Les secteurs de l’énergie solaire, de la Tech ou encore celui de l’automobile pourront ainsi mieux connaître les opportunités qu’offre le Togo», explique-t-elle. Lomé, qui affiche un taux de croissance flirtant avec la barre des 6% selon la Banque mondiale, veut désormais rendre le pays plus attractif auprès des entreprises allemandes. «Berlin est apprécié en Afrique car les investissements des entreprises allemandes sont perçus comme stables et pérennes. Et les contrats sont toujours respectés», dit-on au sein des services économiques de l’ambassade du Togo à Berlin.
Lomé s’ouvre à l’international
Une semaine après avoir reçu Jack Ma dans la capitale togolaise et six mois après avoir organisé le forum UE-Togo en partenariat avec le CIAN, Lomé souhaite dorénavant que les promesses d’investissements se concrétisent. Ainsi, le gouvernement togolais avait annoncé la mise en place d’un instrument de mesures permettant de quantifier concrètement le montant total des investissements réalisés sur le terrain à la suite de ce forum économique. Parmi les secteurs ciblés, les infrastructures, l’agriculture et le numérique ont été particulièrement prisés. «Nos PME ont besoins d’attirer des investisseurs car elles répondent à des besoins concrets pour des milliers de compatriotes», explique Cina Lawson, la ministre togolaise des Postes et des Télécommunications. C’est ce même objectif qui a conduit les autorités togolaises à s’engager avec le célèbre milliardaire nigérian Aliko Dangote pour la construction d’une cimenterie dans le pays. A ce rythme-là, les autorités togolaises pourraient bien transformer durablement leur pays.