Le montant des emplois des systèmes financiers décentralisés (SFD) de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA), qui relèvent de l’article 44 de la loi uniforme portant réglementation des SFD, s’est établi à 1 368,1 milliards de FCFA (2,052 milliards d’euros) au terme de l’année 2018, selon les données de la Commission bancaire, organe communautaire de supervision de l’activité bancaire basé à Abidjan.
Ces emplois, réalisés par148 SFD soit 93,7% des institutions relevant de l’article 44 qui régit le contrôle de tout SFD dont le niveau d’activités atteint un seuil de deux milliards de FCFA d’encours de dépôts ou de crédits au terme de deux exercices consécutifs, ont progressé de 5,5% par rapport à 2017.
Selon la Commission bancaire, « leur structure reste dominée par les crédits à la clientèle (83,7% en 2018 contre 82,3% en 2017) ».
Les immobilisations financières représentent, quant à elles 2,2% des emplois en 2018 contre 2,0% un an plus tôt.
De leur côté, les autres emplois (titres de placement, autres immobilisations, divers), sont ressortis à 14,0%, contre 15,7% en 2017.
Les crédits à la clientèle ont augmenté de 7,3%, en rythme annuel, pour s’établir à 1 145,4 milliards de FCFA. Ils sont composés des crédits à court terme, des crédits à moyen terme, des crédits à long terme, des créances en souffrance et des opérations de crédit‑bail.
Les crédits à court terme se sont élevés à 492,9 milliards de FCFA et représentent 43,0% du total des crédits. Par rapport à 2017, ils ont enregistré un accroissement annuel de 4,1%.
Concernant les crédits à moyen terme, ils sont chiffrés à 412,9 milliards de FCFA durant la période sous revue. Représentant 36,0% du total des crédits, ils ont affiché une progression annuelle de 9,9%.
Quant aux crédits à long terme, ils sont évalués à 204,9 milliards de FCFA à fin 2018 et représentent 17,9% de l’ensemble des crédits. Leur volume a augmenté de 9,2% en rythme annuel.
Les créances en souffrance, en termes nets, se sont établies, à 34,7 milliards de FCFA, enregistrant une variation annuelle, de 14,6%.
En s’établissant à seulement 75 millions de FCFA contre 145 millions de FCFA en 2017, les opérations de crédit‑bail, ont enregistré une forte baisse de 48,3% à fin décembre 2018.
Les titres de placement ont été comptabilisés à 4,7 milliards de FCFA, soit une baisse de 30,3% par rapport à l’exercice 2017.
En ce qui les concerne, les immobilisations financières se sont inscrites à 30,7 milliards de FCFA, en hausse de 19,6% d’une année à l’autre. Les autres immobilisations ont aussi progressé de 17,0%, en glissement annuel, pour se situer à 101 milliards de FCFA en 2018.
Quant aux divers emplois (créances rattachées, comptes de stocks, débiteurs divers, comptes d’ordre et divers, etc.), leur niveau a atteint 86,3 milliards de FCFA en 2018, soit un repli de 21,9% par rapport à 2017.
Selon la Commission bancaire, l’encours des créances en souffrance brutes des SFD relevant de l’article 44 a augmenté de 8,3%, en variation annuelle, pour se fixer à 63 milliards de FCFA à l’échelle de l’UMOA à fin 2018. « En prenant en compte l’impact des provisions constituées, d’un montant de 28,3 milliards, les créances en souffrance nettes s’élèvent à 34,7 milliards en 2018 contre 30,3 milliards un an plus tôt », souligne la Commission bancaire. Le taux de provisionnement des créances en souffrance ressort ainsi à 44,9%, contre 47,9% au terme de l’exercice 2017.
En conséquence, relève la Commission, les taux brut et net de dégradation du portefeuille se sont établis, respectivement à 5,4% et 3,0% à fin 2018, en hausse de 0,1 et 0,2 point de pourcentage par rapport à 2017.