Le Mali peut compter sur une diaspora active pour prendre part à l’émergence du pays. Depuis 2016, la diaspora a versé près d’un milliard de dollars soit 5,7% du PIB du pays. Parmi les membres de cette diaspora implantée en France, Moussa Traoré, cofondateur avec Ousmane Faye d’AssoMaliennes a ouvert les portes de son entreprise. Michée Daré ( La Nouvelle Afrique).
S’il est bien connu que les diasporas sont assez éparses, les initiatives ne manquent pas pour les rendre davantage soudées. C’est fort de ce constat qu’AssoMaliennes a vu le jour. L’objectif de cette plate-forme est de coordonner les actions de la diaspora malienne autour des valeurs de co-émergence. Il faut dire que les enfants du Mali vivant en France ont toujours gardé de profondes attaches avec le pays. Mais le chemin n’a pas été de tout repos.
Forte à ce jour d’une cinquantaine d’associations maliennes à travers la France, AssoMaliennes est à l’origine née du constat qu’il n’existait pas à l’époque une structure pouvant faciliter l’intégration en France d’un ressortissant malien. «En France, nous avons plus de 700 associations de la diaspora. Mais si on regarde sur l’ensemble de la planète, ce chiffre est encore plus important». Selon Moussa Traoré, la bonne intégration de chaque membre des diasporas contribuerait à renforcer l’influence de celle-ci en France et au Mali bien que cette diaspora soit ethniquement hétéroclite.«Cette diversité permet de créer des synergies à travers diverses actions culturelles mais pas que. De grandes actions communes doivent être initiées au service du développement», explique Moussa Traoré.
Améliorer l’éfficacité des transferts de fonds
Les fonds versés par la diaspora sont beaucoup plus conséquents que les aides publiques au développement. Selon les statistiques de la Banque mondiale, la diaspora a versé près de 46 milliards de dollars en 2018. Ce montant est dix fois supérieur à l’aide au développement. Mais ce chiffre serait en réalité très sous-estimé car comme le rappelle Moussa Traoré: «certains fonds sont envoyés vers le continent par des canaux pas toujours identifiables». Il reste à résoudre l’équation d’une meilleure affectation de cette financière colossale. Mais comme le rappelle Moussa Traoré, certaines associations maliennes sont déjà très actives dans les initiatives de développements communautaires.
Mais Moussa Traoré pense qu’il est possible d’améliorer le système. Suivant les recommandations de l’économiste indien Dilip Ratha: «si on pouvait convaincre un membre de la diaspora sur dix d’investir 1000 dollars, l’Afrique obtiendrait ainsi 3 milliards de dollars par an pour financer le développement », préconisait-il. Autant dire que les potentialités sont infinies.
Un commentaire
A mon avis il serait plus simple de les réunir autour d’une Banque de la Diaspora malienne pour le Développement qui pourrait contribuer efficacement au financement de grands projets de développement ( Infrastructures, agriculture, Industrie, santé, logement, etc…).