Ceux parmi les financiers marocains qui voient dans la technologie blockhain la terre promise doivent méditer les propos du gouverneur de la banque centrale du royaume (Bank Al-Maghrib), le très conservateur Abdellatif Jouahri. En marge du forum Africa BlockChain Summit, qui se tient jusqu’au 23 novembre (organisée conjointement par Bank Al-Maghrib et Paris Europlace), le banquier central a réitéré ses réserves par rapport aux « cryptoactifs », qui n’ont ni « statut » ni « cadre juridique » et ne sont pas « régulés ».
Bien que reconnaissant des avantages à cette technologie, notamment dans sa sacapacité à assurer la désintermédiation, à améliorer la transparence et à accroître la vérifiabilité, à réduire considérablement les coûts des transactions, le régulateur estime que ces actifs sont quand même risqués.
Pour le Wali, ce sont des actifs « hautement spéculatifs, qui exposent de ce fait leurs détenteurs à un risque de pertes substantielles, notamment parce qu’ils ne correspondent pas à une créance sous-jacente vis-à-vis de l’émetteur ». Autre grief soulevé par le gouverneur, l’instabilité de ces monnaies électoniques. « La grande volatilité des cryptoactifs et leur acceptation limitée découragent leur utilisation comme réserve de valeur ou comme moyen de paiement, et rendent difficile leur emploi comme unité de compte« .
En clair, le Maroc se montre réticent vis-à-vis de ces nouvelles formes de monnaies supranationales. L’institut Mckinsey estime le potentiel de la Fintech dans les économies émergentes à l’horizon 2025 à 6% de PIB additionnel, ou 3,7 trillions de dollars, et à 95 millions de nouveaux emplois. Selon le même rapport datant de 2016, deux milliards d’individus et 200 millions de micro, petites et moyennes entreprises dans les pays émergents n’ont pas accès au crédit et ceux qui l’ont, font face à des coûts encore élevés.
Un commentaire
Il ne faut pas faire l’amalgame entre les cryptomnonnaies et autres cryptoactifs, et la technologie Blockchain sur laquelle elle repose.
En lisant votre article, je crois comprendre qu’il a . des réserves sur les cryptoactifs et non sur la technologie qui la sous tend.
Le titre me semble donc erroné.