A Nouakchott, la drôle de crise n’aura pas duré plus de 48 heures. Apprenant qu’une réunion s’était tenue mercredi soir en son absence, entre son prédécesseur, Mohamed Abdel Aziz, rentré il y a peu à Nouakchott, et le comité directeur du parti au pouvoir, l’Union Pour la République (UPR), le président Mohamed Ould Ghazouani n’a pas tardé à réagir lors d’une rencontre restreinte, vendredi 22 novembre 2019, à laquelle ont participé le Premier ministre, Ismaïl Ould Bedde Ould Cheikh Sidiya, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Salem Ould Merzoug, le ministre du pétrole, Mohamed Ould Abdel Vettah et le président du Groupe parlementaire de l’UPR, Habib Ould Diah.
Une déclaration énergique et sans ambivalence qui a poussé les ministres présents à la réunion « informelle » à présenter leurs excuses. Prenant les choses en main, le président Ghazouani a profité de la situation pour définitivement rompre avec l’image de Medvedev que lui collait une certaine presse. « C’est moi le chef « .
S’il n’a pas scandé cette phrase par dessus les toits de Nouakchott, l’ex Général l’a exprimé suffisamment lors de la réunion, rappelant aux uns et aux autres qu’il est la référence du parti de l’Union Pour la République (UPR). Ceux parmi les inconditionnels de l’ancien président, qui imaginaient celui-ci président du parti et, indirectement, maître de la majorité parlementaire, dans une sorte de transposition bédouine du tandem Poutine-Medvedev devront déchanter. Dans sa mise au point sévère et méthodique, le président mauritanien a dit qu’il n’acceptera plus aucune atteinte directe ou indirecte à l’égard de l’ancien président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz. Rentré depuis peu à Nouakchott d’un long séjour en Europe, celui-ci intrigue à plus d’un titre et subit une campagne de presse orchestrée par des intérêts politico-économiques . Jeudi dernier, une marche a été organisée pour dénoncer l’intrusion de l’ancien président dans les affaires du pays. Un geste qui n’a pas été du goût de la présidence.