Une enfance congolaise à Pointe-Noire qui se termine à Paris, des ambitions bien affirmées, une conviction inébranlable en l’Afrique, tels pourraient être les mots-clés qui résument le brillant parcours de Dimitri M’foumou Titi. C’est à l’âge de six ans que son père le fait venir en France, et depuis, il n’a jamais rompu les amarres avec l’Hexagone. Au contraire, il travaille même activement à les nouer pour de bon.
Ce diplômé d’un Master en Management transport et logistique, actuel gérant de portefeuille à la Société nationale des chemins de fer (SNCF) travaille à mettre en place l’African Valley en France dont l’une des principales missions sera de rassembler les compétences distinctives et proposer un espace de travail à tous ceux qui ont une affinité et un intérêt pour l’Afrique. Et le cœur de ce projet qui inclut une location de salles de réunion, la construction d’un restaurant avec les saveurs africaines et la création d’un espace de coworking, va être le montage d’un incubateur de taille avec comme cibles, les étudiants, les chercheurs et autres porteurs de projets, pour créer des rencontres entre ces différents acteurs avec toutes les opportunités possibles.
Initié par l’association qu’il dirige, l’Association développement des relations Nord – Sud, l’African Valley qui ambitionne de « rassembler les grandes compétences issues de la diaspora africaine, encourager les opportunités d’affaires, mutualiser les connaissances, apporter des réponses aux problématiques de développement du continent » vise tout ce que l’Afrique a comme crème, des cadres en transit aux patrons d’entreprises, en passant par les étudiants, les ministres et conseillers économiques. « Au bout de dix ans de déplacement sur le continent, j’ai compris qu’il y avait un besoin. Pour un étudiant, trouver un stage ou un emploi devient difficile. Nous pouvons lui permettre de rencontrer des gens qui ont réussi, le connecter avec les chambres de commerce et les ambassades », assure ce cadre de la SNCF qui souligne que les possibilités ne s’arrêtent pas là.
Rendre disponible l’information
Tout au contraire. Par exemple, « le salarié travaillant dans une grande entreprise qui veut développer son marché pour aller dans un pays africain ne devrait pas être indifférent à notre initiative. En ce qui concerne l’entrepreneur, une fois ayant créé sa start-up, il peut être amené à l’étendre au marché africain pour rentabiliser davantage son business. Pour ça, il aura nécessairement toute l’information économique requise au contact des ministres et des conseillers économiques rencontrés dans les locaux de l’African Valley», détaille encore le président de l’Association développement des relations Nord – Sud,selon qui le chantier pourrait être finalisé en 2021. L’organisation désireuse d’accompagner les initiatives visant le développement économique de l’Afrique, s’intéresse à tous les pays du continent, et particulièrement la Côte d’Ivoire et le Congo Brazzaville dont les ressortissants peuvent adhérer à l’association pour un meilleur réseautage. « C’est ouvert car l’Afrique, c’est 54 pays. La vision, elle est panafricaine. On peut regarder comment adresser tel ou tel pays », assure Dimitri M’foumou Titi. Et même dans le cadre de l’African Valley, c’est encore plus que jamais nécessaire d’interconnecter les différents acteurs. « Il est possible de faire le focus chaque semaine sur un pays. Cette seule idée crée de la diversité et de l’animation », explique encore ce titulaire d’un Bac en comptabilité qui prépare actuellement son Master 2 à l’ESSEC Executive Paris Business School, où il suit des études en management et gestion des organisations avec une spécialité en direction de filiale. Tout en assumant ses fonctions au sein de l’Association développement des relations Nord – Sud, ce natif de Pointe-Noire entend percer davantage à la SNCF où il compte plus que jamais mener une carrière ambitieuse. Ancien de GEODIS, la plus grande entreprise de transport de marchandises en France et ancien de la défunte SERNAM, un temps leader dans le transport express, Dimitri est un homme, aujourd’hui, fier de son parcours. « L’une des plus grande fierté, c’est d’avoir travaillé à SERNAM puisque j’ai pu collaborer et mener des projets différents en même temps, 15 au total, identifier des solutions avec méthode pour résoudre des problèmes, dans les délais, temps et avec avec une qualité de service avec des acteurs qui m’ont enrichi et qui m’ont permis d’être à l’aise sur n’importe quel projet », se réjouit-il, tout en faisant part de sa détermination à se faire une belle place au Soleil.