La grande majorité des établissements de crédit de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA) ont respecté en 2018 les normes prudentielles mises en place par les autorités bancaires, selon le compte rendu du suivi de ce dispositif établi par la Commission bancaire, organe communautaire de supervision de l’activité bancaire basé à Abidjan.
Selon la Commission bancaire, la situation prudentielle du système bancaire a porté sur 115 assujettis, parmi les 143 en activité, à l’exclusion des succursales.
Concernant les normes de fonds propres, la Commission note que la représentation du capital social minimum par les fonds propres de base T1 qui exige des établissements de crédit de l’UMOA qu’ils détiennent, à tout moment, des fonds propres de base T1 au moins égaux au capital social minimum de 10 milliards de FCFA pour les banques et 3 milliards de FCFA pour les établissements financiers à caractère bancaire, est respectés par 109 établissements de crédit, soit 94,8% des assujettis. Ils totalisent 98,5% des actifs et 98,4% des risques pondérés du système bancaire.
Quant au ratio minimal de fonds propres de base durs CET1 (rapport entre les fonds propres de base durs et les risques pondérés), le seuil réglementaire est fixé, pour l’année 2018, à 5,625%. Les fonds propres de base durs représentent les fonds propres de meilleure qualité qui sont suffisamment stables pour absorber les pertes et permettre la continuité d’exploitation de l’établissement.
Selon la Commission bancaire, 98 établissements de crédit respectent cette norme, soit 85,2% des assujettis. Ils totalisent 88,2% des actifs et 91,0% des risques pondérés du système bancaire.
Au niveau du ratio de fonds propres de base T1 (norme mesurée par les fonds propres de base CET1 auxquels s’ajoutent les fonds propres de base additionnels ou autres éléments de T1 rapportés aux risques pondérés), le seuil a été fixé, pour l’année 2018, à 6,625% Ce ratio est respecté par 96 établissements de crédit, soit 83,5% des assujettis. Ils totalisent 86,9% des actifs et 89,5% des risques pondérés du système bancaire.
Le ratio de solvabilité total, mesuré par les fonds propres effectifs rapportés aux risques pondérés, est fixé, pour l’année 2018, à 8,625%. Au 31 décembre 2018, les fonds propres effectifs et les risques pondérés se sont établis respectivement à 2 565,9 milliards de FCFA et 23 662 milliards de FCFA. A l’échelle de l’UMOA, la Commission bancaire a relevé que 96 établissements de crédit respectaient la principale norme de solvabilité. Ces assujettis totalisent 88,2% des actifs bancaires et 90,1% des risques pondérés.
A la même date, le ratio de solvabilité total est ressorti à 10,8%, au‑dessus du seuil minimal
réglementaire fixé à 8,625% pour 2018, dans l’Union.
La norme de division des risques, mesurée par le total des actifs pondérés en fonction des risques sur un client ou un groupe de clients liés rapportés aux fonds propres de base (T1), est fixée, pour 2018, à 65% au plus. Elle mesure le risque de concentration ou encore les grands risques.
Au 31 décembre 2018, ce sont 82 établissements de crédit, soit 71,3% des assujettis, représentant 69,9% des actifs et 69,3% des risques pondérés, qui l’ont respectée.
Le ratio de division des risques pour l’Union s’est établi à 64,4% au 31 décembre 2018, pour un plafond réglementaire fixé à 65% pour 2018.
Quant au ratio de levier, il a pour objectif de maîtriser la croissance du bilan d’un établissement, au regard de ses fonds propres et de limiter l’accumulation de l’effet de levier dans le secteur bancaire. Il est mesuré par les fonds propres de base T1 rapportés à l’exposition totale (bilan et hors‑bilan) avec une norme minimale fixée à 3%. En 2018, l’exposition totale est évaluée à
37.232,8 milliards de FCFA. « Il en résulte un ratio de levier de 6,3% », note la Commission bancaire. Au total 95 établissements de crédit, représentant 89,1% des actifs et 88,6% des risques pondérés, ont respecté cette norme.
Pour ce qui est des autres normes prudentielles, la Commission bancaire a fait le même constat : plus de la grande majorité voire parfois la totalité des établissements de crédit l’a respectées. C’est ainsi que 103 établissements de crédit, représentant 87,7% des actifs et 87,0% des risques pondérés, ont respecté la norme qui limite le cumul des prêts aux actionnaires, aux dirigeants et au personnel à 20% des fonds propres effectifs.
Dans la même mouvance, le coefficient de couverture des emplois à moyen et long termes par les ressources stables est respecté par 95 entités, représentant 90,3% des actifs et 89,9% des risques pondérés, se conformaient à cette exigence.