Rodrigue Fénelon Massala, Agadir.
Placé sous le haut patronage de Sa Majesté Mohammed VI, la ville d’Agadir a abrité ce jour 10 décembre 2019, l’ouverture du congrès international de l’arganier . Les participants aborderont au cours de cette rencontre scientifique, la thématique de la valorisation de cet arbre préhistorique qui ne pousse qu’au Maroc et au Mexique.
En effet, le Congrès International scientifique sur l’arganier est une rencontre biennale entre les membres de la communauté scientifique et les promoteurs du secteur de l’arganier . C’est aussi entre autres un cadre de communication et de valorisation des travaux de recherche effectués sur l’arganeraie et l’arganier.
Dans son discours d’ouverture, Aziz Akhannouch, ministre Marocain de l’Agriculture, a indiqué à l’auditoire que la rencontre biennale vise d’une part à partager des connaissances scientifiques et techniques entre les chercheurs nationaux et internationaux, les gestionnaires forestiers, les acteurs économiques et les institutions de développement. Puis, d’autre part, elle contribue à la mise en œuvre du contrat programme de là filière d’arganier sur des bases scientifiques.
La valorisation de la filière de l’arganier constitue, au regard des plans et projets présentés par les acteurs techniques du secteur, l’une des pierres angulaires du développement de ce secteur vital à l’économie sociale à travers la réponse scientifique du développement de la filière. Car la culture de l’arganier est un levier important de l’économie solidaire et social du Maroc développé à partir des coopératives tenues en grande majorité par des femmes.
L’arganeraie marocaine occupe environ 830.000 hectares au sud-ouest du pays. Dans ces zones semi-arides et arides, près de 90 % de l’économie rurale de la région dépend du système agro-forestier de l’arganier. Plus de 2 millions de personnes sont concernés par l’exploitation des systèmes agro-forestiers traditionnels reposant sur l’arganier. Mais en raison d’une surexploitation, ce milieu fragile est menacé . C’est pourquoi, depuis une quinzaine d’années, des efforts sont déployés pour définir les conditions d’un développement véritablement durable en adoptant l’approche participative, a indiqué à la presse, le ministre de l’Agriculture, répondant à une question des journalistes lors de l’ouverture du congrès.
L’huile d’argane est certainement la production sur laquelle pourrait reposer un projet de développement socio-économique. Le système traditionnel de production et de commercialisation de l’huile d’argane a en effet évolué très rapidement ces dernières années, avec la création de coopératives et de petites entreprises privées.
Face à la résurgence du changement climatique qui a lourdement impacté le secteur, avec une superficie passée de 2 millions d’hectares à environ 800 hectares, le gouvernement marocain ne ménage aucun effort pour palier à cette problématique liée à l’écosystème à travers la politique de la reforestation et de l’expérimentation génétique des plantations.
L’enjeu de la gestion participative et du développement de la filière économique de l’arganier est de permettre la réduction de l’extrême pauvreté tout en promouvant la protection de l’arganeraie. Il constitue une source de revenus supplémentaires pour les populations rurales qui, en majorité, s’adonnent à l’agriculture et, de manière générale, aux différentes branches d’activité de l’arganier, une opportunité de développement, particulièrement en faveur des femmes. C’est l’une des missions de l’Agence Nationale pour le Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganier (ANDZOA) qui, en partenariat avec le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et l’Institut National de Recherche Agronomique, organise chaque deux ans le congrès international de l’arganier .