Suite au remaniement ministériel du 2 décembre, Jean-Fidèle Otandault, ministre des Partenariats public-privé, a quitté le gouvernement gabonais. En quelques mois, l’ancien responsable du Budget a posé les bases au sein de ce tout nouveau ministère, avec un objectif en tête : attirer les investissements étrangers. Retour sur le parcours de ce réformateur.
Il n’y est resté que cinq mois à peine. Le départ de Jean-Fidèle Otandault, ministre de la Promotion des investissements, des Partenariats public-privé, chargé de l’Amélioration de l’environnement des affaires, a été acté lors du remaniement gouvernemental du 2 décembre. Pendant ces quelques mois, l’ancien ministre du Budget s’est attaché à remplir une mission : attirer les investissements étrangers dans son pays.
Les IDE sont encore bien trop modestes au Gabon et les autorités espèrent ainsi doubler ce chiffre. « Le chef de l’État a fixé comme priorité d’attirer davantage d’investisseurs étrangers au Gabon, en témoigne un environnement des affaires en nette amélioration depuis 2009 avec 10,3 milliards de Dollars US reçus au titre des IDE entre 2012 et 2018 », rappelle Jean-Fidèle Otandault.
Depuis près de dix ans, le pays est engagé dans une entreprise de diversification économique et met le paquet pour attirer les investisseurs étrangers. D’où la création de ce ministère des PPP, un instrument jugé clé pour élargir la base de recettes budgétaire du pays. Et le recours à un homme d’expérience pour impulser cette mission.
Audit et réformes : les chantiers lancés
Sa nomination à ce poste était en effet une suite logique pour Jean Fidèle Otandault. Au ministère du Budget et des Comptes publics, où il a gravi les échelons jusqu’à être nommé à la tête du département en 2017, l’ancien ministre a dû assumer des missions délicates, celle de tenter d’assainir les finances publiques par exemple ou encore de négocier durement avec les bailleurs de fonds, notamment le Fond monétaire international.
A l’origine de plusieurs réformes au ministère du Budget, Jean-Fidèle Otandault a poursuivi sur cette lancée ces derniers mois. En témoignent, les chantiers lancés en quelques mois pour attirer les investissements : des réformes réglementaires et structurelles, notamment des traités et accords bilatéraux, qui devraient être signés en 2020, un code des investissements ou encore une stratégie nationale d’investissements.
L’ex-ministre est à l’origine d’un audit complet des opportunités au Gabon. « Nous avons identifié plusieurs dizaines de projets qui doivent toutefois faire l’objet d’un arbitrage du Premier Ministre et du Président de la République. Les projets identifiés recouvrent des secteurs prioritaires dont l’énergie, les mines, l’agriculture, les infrastructures, les transports, le tourisme, l’éducation et l’enseignement supérieur ».
Objectif : améliorer le climat des affaires
Autre priorité à son crédit, l’amélioration du climat des affaires au Gabon. « Les principaux leviers sont le renforcement de la fiabilité des politiques publiques pour restaurer la confiance avec les investisseurs nationaux et étrangers, la poursuite de l’assouplissement des règles et procédures, de manière à faciliter encore l’établissement des investisseurs et susciter le réinvestissement ou encore l’optimisation de la justice commerciale », détaille-t-il.
L’objectif de ces mesures, l’amélioration du positionnement du Gabon dans le rapport Doing Business sur le climat des affaires. Mais pour le moment, les résultats se font encore attendre. « Il est important de rappeler que même si notre pays a conservé son positionnement (en 2019), il a mis en œuvre plusieurs réformes positives (création des entreprises, octroi du permis de construire, raccordement à l’électricité, transfert de propriété et exécution des contrats) qui le font apparaître parmi les meilleurs pays africains réformateurs », se défend l’ex-ministre.
Et de citer quelques exemples, allant de l’accélération des procédures de déclaration en Douanes au port d’Owendo, à la simplification des procédures de déclaration et de paiement des impôts, en passant par l’opérationnalisation des tribunaux de commerce et du centre d’arbitrage de médiation et de conciliation du Gabon.
Si la dernière mission de Jean Fidèle Otandault n’aura duré que peu de temps, elle aura déjà permis de poser des bases censées permettre au Gabon de s’ancrer définitivement dans une nouvelle politique économique ambitieuse. Reste désormais à voir si les résultats suivront.