La révision des textes de base du marché financier de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA) devrait permettre à notre marché régional de gagner en efficacité, en simplicité et en compétitivité, a déclaré à Dakar le 19 décembre 2019 M. Mamadou Ndiaye le Président du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF).
Il s’exprimait lors du lancement des travaux de relecture des textes de base du marché financier régional. Selon lui « après 22 années de fonctionnement, cette revue engagée grâce à l’appui financier du groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD), est motivée par les conclusions du bilan fait de l’application des textes initiaux ainsi que par le souci de les rapprocher des standards internationaux et tenir compte des évolutions récentes en matière de régulation financière au plan mondial et des changements bancaires et juridiques au niveau régional ».
De l’avis toujours de M. Ndiaye, cette revue se justifie également par le fait que les autres instruments juridiques qui ont cours dans l’UMOA ont évolué avec notamment la nouvelle Loi Bancaire, la révision de l’Acte Uniforme relatif au Droit des Sociétés Commerciales et Groupement d’Intérêt Economique. A cela s’ajoute les huit nouveaux principes édictés par l’Organisation Internationale des Commissions de Valeurs (OICV), principal normalisateur de l’industrie des valeurs mobilières au niveau international à laquelle le CREPMF a adhéré en 2009.
Le président du CREPMF a profité de l’occasion pour donner quelques indicateurs-clés sur la situation du marché financier régional de l’UMOA. « A ce jour, le marché financier régional a permis de mobiliser un montant important en valeur d’environ 11 000 milliards de FCFA depuis la première émission de levée de ressources intervenue en 1998 », a avancé M. Ndiaye, ajoutant que le montant annuel de levée de ressources a connu une évolution par palier d’environ 150 milliards l’an jusqu’en 2010, suivi d’une moyenne annuelle de plus de 500 milliards de FCFA l’an au cours des cinq années qui ont suivi. Depuis 2011, le marché permet en moyenne de lever 1 100 milliards de FCFA l’an.
Sur le plan des animateurs du marché notamment les acteurs agréés, leur nombre est passé de 97 en 2013 à 214 à fin septembre 2019, soit une progression plus qu’en double au cours de cette période. « Cette progression est tirée par les acteurs de la gestion collective notamment les Fonds Commun de Placement (FCP) qui se sont accrus de 64 nouveaux fonds sur la période passant de 39 à 103.
Quant à la capitalisation boursière, le président soutient qu’elle a représenté en moyenne annuelle, sur les trois dernières années, 14,78 % du Produit Intérieur Brut (PIB) de l’Union avec un encours des emprunts obligataires moyen de 38,5% des crédits à moyen et long terme à l’économie.« Ces indicateurs, certes encourageants, témoignent des progrès restants à accomplir pour libérer tout le potentiel du marché financier régional et c’est tout là l’enjeu que revêt cet exercice de revue générale des textes de base visant à moderniser davantage le cadre d’exercice des activités de marché et à le rendre encore plus attractif », a laissé entendre le président Mamadou Ndiaye.