C’est l’information de la soirée : le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé, ce samedi à Abidjan, aux côtés de son homologue français Emmanuel Macron en visite en Côte d’ivoire depuis la veille, que l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et la France ont conclu un accord en vue d’une réforme du franc CFA, qui deviendra l’Eco et conservera une parité fixe avec l’euro.
« En accord avec les autres chefs d’État de l’UEMOA, nous avons décidé de faire une réforme du franc CFA », a-t-il déclaré en substances. Cette monnaie « a été un outil essentiel », selon le président ivoirien. « Mais nous devons entreprendre des réformes encore plus ambitieuses afin de consolider notre dynamique de croissance, préserver le pouvoir d’achat de nos populations », a-t-il ajouté.
Les présidents de l’UEMOA « ont fait le choix de maintenir la parité fixe de la monnaie commune avec l’Euro d’une part, et les garanties de la France d’autres parts », a commenté pour sa part, Emmanuel Macron. « Dans le même temps, il y avait de fortes attentes pour réformer le partenariat entre la France et l’Uemoa, l’inscrire en cohérence avec la dynamique du projet de monnaie unique à l’échelle de la CEDEAO. L’Eco, cette monnaie verra le jour en 2020 ; je m’en félicite. Elle sera l’outil de cette intégration », a conclu le président français.
Par cette même occasion, le président de la première puissance économique de l’Uemoa annonce également la fin du dépôt des réserves du francs CFA en France. Sans aucune autre précision.
En rappel, l’Uemoa regroupe la Côte d’ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Elle fait partie intégrante de la CEDEAO qui, ce samedi à Abuja, a appelé ses membres « à poursuivre les efforts » devant permettre la création de cette monnaie à l’horizon 2020.
Commentant le sujet de la monnaie unique à l’ouverture d’un sommet des chefs d’Etat de l’organisation tenu également ce samedi à Abuja (Nigeria), le Nigérien Mahamadou Issoufou, a indiqué qu’ « une attention particulière a été accordé au programme de la monnaie unique de la CEDEAO pour lequel l’objectif fixé est le lancement de cette monnaie en 2020. Des progrès significatifs ont été enregistrés par nos Etats en matière de respect des critères de convergence avec 7 pays à jour sur l’ensemble des 4 critères de premier rang et 6 pays à jour sur 3 des 4 critères. Il en est de même en ce qui concerne la croissance économique ».
Pour sa part, le Togolais Faure Gnassingbé qui prenait part aux travaux s’est contenté de publier un message aussi prudent qu’incertain sur ses canaux sociaux : « notre volonté pour une future monnaie commune dans l’espace, gage d’une meilleure intégration économique et sociale reste ferme. La mise en œuvre de sa feuille de route se poursuit résolument ».