En vue de permettre aux économies de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) de se préparer à l’ECO, les accords de coopération monétaire liant les Etats membres de la zone à la France ont été profondément remaniés, a annoncé M. Tiémoko Meyliet Koné gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) dans un communiqué rendu public lundi.
Concrètement, le gouverneur de la BCEAO a énuméré les trois décisions qui ont été prises le 21 décembre 2019 à Abidjan et annoncé par le président Alassane Ouattara le Président de la Conférence des Chefs d’Etat de l’UEMOA au nom de ses pairs. Il s’agit du « changement du nom de la monnaie Franc CFA en ECO, lorsque les pays de l’UEMOA intégreront la nouvelle zone ECO de la CEDEAO ». La deuxième mesure est l’arrêt de la centralisation des réserves de change au Trésor Français, la fermeture du compte d’opérations et le transfert à la BCEAO des ressources disponibles dans le compte. La dernière mesure est le retrait de tous les représentants Français dans les organes de décision et de gestion de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA : Conseil d’Administration de la BCEAO, Commission bancaire et Comité de Politique Monétaire.
« Par ailleurs, avance le gouverneur Koné, dans l’optique de faire de l’ECO le fondement du dynamisme de l’union économique, ainsi que de la prospérité des populations des pays concernés, les plus Hautes Autorités de l’UEMOA ont souhaité conserver deux piliers clefs de la stabilité monétaire de la zone ». Il s’agit du maintien du taux de change fixe par rapport à l’euro (qui assure la parité actuelle) et de la garantie de convertibilité illimitée de la monnaie par la France.
« Les décisions actées le 21 décembre 2019 à Abidjan, représentent ainsi un tournant majeur vers la mise en place de l’ECO et n’affectent en rien l’usage quotidien du Franc CFA par les populations et les entreprises de l’UEMOA », rassure le gouverneur de la BCEAO.
Selon lui, la décision historique du 21 décembre marque une étape significative dans la réalisation d’un projet commun : construire collectivement la croissance des pays de la CEDEAO et faire de cette zone l’épicentre d’une prospérité qui bénéficiera aux générations actuelles et futures.
Le gouverneur a rappelé que la création de la monnaie unique de la CEDEAO, est un des objectifs fondamentaux de cette Communauté, depuis sa création le 28 mai 1975. Selon lui, à compter de cette date, cet objectif a été régulièrement réaffirmé par les plus hautes autorités de la Communauté lors de leurs sessions, dont la dernière s’est tenue en juin 2019 à Abuja au Nigeria. Son objectif est double : améliorer les échanges entre les différents pays membres, renforcer la stabilité et la résilience des économies et impulser une croissance forte, durable et inclusive au niveau de la région.
Un commentaire
1) Quelle parité ECO / FCFA ?
2) Quelle parité ECO / EURO ?
Si ces parités, covariantes, sont calculées telles qu’on aboutisse au résultat 1Euro = 655,9570Fcfa, alors nous pouvons être sûr que le Fcfa ne sera pas dévalué.
Ou alors attendons nous à dévaluation d’au moins 50% du Fcfa avant mise en oeuvre de cette nouvelle monnaie Eco.
La France ne va pas libérer les 50% de nos réserves en devises qu’elle détient sans contrepartie.
Ne faudrait-il donc pas publier au niveau de chaque État, le nouveau contenu des accords monétaires et financiers entre la France et l’Uemoa d’une part, et entre la France et la Cedeao d’autre part !!!
Les Chefs des États membres de l’Uemoa doivent annoncer à leur peuple, lors de leurs discours traditionnels de fin d’année 2019, les dates retenues pour l’entrée en service de l’Eco et de sortie du FCFA; mais surtout annoncer la parité officielle Eco/Euro, d’accord parties avec le Nigeria et le Ghana pour que l’Eco soit, à terme, une monnaie de la CEDEAO.
J’espère que les risques de spéculations sont déjà contenus par toutes les banques centrales parties prenantes.
L’Union européenne a son mot à dire, à moins que tout cela ne soit tape-à-l’œil.
Meissa NDIACK SECK
Directeur des Études IFPNC-AFRIQUE