Le ministre des Finances du Togo s’est prononcé ce jeudi sur la qualité de prestation de services financiers dans le pays, à l’occasion de la dernière réunion du Conseil national du crédit (CNC) qu’il présidait.
« Nous enregistrons de plus en plus de plaintes sur, entre autres, le fonctionnement des guichets automatiques de banque, le délai d’attente aux guichets bancaires et le traitement des réclamations des clients », a fait savoir Sani Yaya. « Les premiers responsables des institutions financières doivent prendre des mesures idoines pour améliorer davantage la qualité de leur prestation de services financiers », a-t-il ajouté, précisant qu’il s’agit d’une « piste de réflexions » sur laquelle il souhaite que le CNC réfléchisse durant ses sessions en 2020.
Avant d’en arriver là, le ministre Yaya s’est également prononcé sur le manque de financement de l’agriculture et des PME. Pour cet ancien banquier, la proportion des prêts accordés au secteur agricole demeure faible malgré la mise en place du Mécanisme incitatif de financement agricole (MIFA), fondé sur le partage de risque.
« Il m’a été rapporté que les institutions financières accusent des retards dans la mise en place des crédits, du fait de la non-maîtrise technique des projets agricoles et d’exigence de garanties supplémentaires à celles offertes par le MIFA. Nous devons trouver des solutions à ces préoccupations », a-t-il déclaré à l’endroit des banques représentées par le vice-président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Togo (APBEF-Togo).
En ce qui concerne le financement des PME, le ministre note qu’il ressort toujours « un accès limité de ces unités productives au financement », en dépit de la mise en place du dispositif de soutien au financement des PME. « Je voudrais rappeler que dans le cadre de ce dispositif, la BCEAO a prévu des incitations de refinancement aux établissements de crédit ».
Rappelons que les statistiques contenues dans le Plan national de développement (document stratégique 2018-2022) indiquent que les taux de sortie sont entre 9% et 13 % pour les crédits bancaires et avoisinent parfois 18% voire 20% pour la microfinance. « Dans un environnement caractérisé par un faible taux d’inflation, les taux réels semblent très élevés et constituent un véritable frein à l’entreprenariat en général et en particulier au développement des secteurs agricole, industriel et artisanal. Les statistiques sur la distribution du crédit indiquent aussi que les secteurs comme l’agriculture reçoivent peu de financement », indique-t-on.