Cette institution de Bretton Woods soutien que des politiques macroéconomiques et financières plus restrictives ayant permis d’atténuer la crise dans la sous-région doivent être maintenues et renforcées.
Les voyants ne sont certes pas encore au vert pour les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Mais ces derniers sortent peu à peu la tête de l’eau et caressent l’espoir d’échapper définitivement à la noyade. L’environnement économique difficile marqué notamment par une forte dépréciation des cours du pétrole sur le marché international dont cinq des six pays de la sous-région sont producteurs et exportateurs laissait présager il y a moins de trois ans, l’enlisement de la crise avec à l’horizon, le spectre d’une nouvelle dévaluation du Franc CFA, la monnaie communautaire.
Une dévaluation estiment des analystes qui aurait pu raviver une crise économique déjà pérenne et dont la signature de la Facilité élargie de crédit (FEC) par le Cameroun, le Congo, le Gabon et le Tchad, aura permis d’apporter un coup d’accélérateur sur l’assainissement des finances publiques. Une bouée de sauvetage dont la Centrafrique et la Guinée équatoriale devraient également se joindre, complétant ce que d’autres observateurs qualifient de la mise des Etats de la CEMAC sous le Programme d’ajustement structurel (PAS) du FMI.
Malgré ce discours ambivalent, le conseil d’administration du FMI souligne qu’au terme des politiques communes de la CEMAC et les politiques communes à l’appui des programmes de réforme des pays membres des politiques macroéconomiques et financières plus restrictives ont contribué à éviter une crise plus profonde, et les réserves extérieures brutes ont augmenté plus rapidement ces derniers mois, grâce aussi à une mise en œuvre plus stricte de la réglementation des changes de la CEMAC.
« La situation économique et financière de la CEMAC s’est améliorée, mais elle demeure fragile. L’activité économique reste bien en deçà de son niveau d’avant la crise. La croissance hors secteur pétrolier est tombée au-dessous de 2 % en 2018, du fait de l’assainissement des finances publiques, des arriérés intérieurs hérités du passé et de la volatilité de la situation sécuritaire dans certaines régions. La croissance régionale globale a été légèrement supérieure, à 2,5 %, portée par une accélération dans le secteur pétrolier. En 2019, la croissance régionale globale resterait au même niveau : une légère accélération de la croissance hors secteur pétrolier compenserait un ralentissement de la croissance de la production pétrolière » précise le communiqué daté du 20 décembre 2019.
Ainsi, les réformes visant à favoriser une croissance plus diversifiée et plus inclusive, notamment une amélioration de la gouvernance et du climat des affaires, devraient s’accélérer pour pérenniser les efforts qui sont déployés actuellement pour consolider la position extérieure de la région.
Dans ce contexte, la croissance globale devrait accélérer à 3,5 % en 2020, portée principalement par le secteur non pétrolier. Au-delà de 2020, la croissance hors secteur pétrolier devrait s’accélérer progressivement, alors que l’inflation devrait rester voisine de 2,5 % à moyen terme, soit en deçà du critère de convergence régional, car la politique monétaire resterait à juste titre restrictive.
Par ailleurs, de nouveaux efforts d’assainissement des finances publiques, en vue de consolider les progrès accomplis grâce à la stratégie régionale et de placer les efforts d’ajustement sur une trajectoire viable. Ceci est d’autant recommandé si tant que « les risques de dégradation restent considérables et qu’il convient de redoubler d’efforts pour favoriser une croissance plus diversifiée et plus inclusive, notamment en opérant des réformes structurelles visant à renforcer la gouvernance, à améliorer le climat des affaires et à stimuler le développement social » note le FMI.
Les administrateurs ont engagé les autorités nationales à s’en tenir strictement aux objectifs de leur programme appuyé par le Fonds monétaire international, un élément essentiel pour garantir la stabilité intérieure et extérieure. Une stabilité qui passe également par l’assainissement des finances publiques et l’augmentation des recettes intérieures non pétrolières afin de préserver les dépenses sociales et l’investissement public. En outre, il sera essentiel aussi de mettre en œuvre des plans bien gérés de remboursement des arriérés publics afin de soutenir le secteur privé et d’améliorer les bilans des banques.