L’association Bond’innov poursuit sa mutation en 2020. Incub’innov a vu le jour. Au-delà d’un simple changement de nom au sein de la structure, Incub’innov sera un incubateur davantage ancré dans les territoires. Il vient compléter la palette déjà large permettant l’accompagnement des jeunes start-ups en lien avec l’Afrique.
L’annonce ne pouvait pas passer inaperçue en cette fin d’année. Alors que l’incubateur parisien organisait son Demoday pour permettre aux start-ups de pitcher devant les investisseurs, Tariq Boutoustous en charge des projets au sein de Bond’innov en a profité pour tirer un bilan de l’année 2019 avec une projection sur 2020. «Avec Incub’innov, nous allons renforcer notre présence aussi bien auprès des diasporas africaines que ceux implantés sur le continent », indique-t-il. Puis il poursuit : « Avec incub’innov, nous comptons amplifier une dynamique qui a déjà permis à 150 start–ups d’être accompagnées depuis nos huit années d’existence », conclu-t-il. Il faut dire que l’association Bond’innov n’a pas à rougir de son bilan. «Au total, nous avons contribué à plusieurs levées de fonds pour un montant total de 2 millions d’euros grâce à nos réseaux d’investisseurs et différents partenaires ». Parmi ces partenaires: on retrouve la Banque publique d’investissement basée à Paris ainsi que le réseau Euroquity qui est une plateforme de mise en relation entre entrepreneurs et investisseurs.
Le Demoday, une démonstration de force
Plus d’une centaine de personnes ont répondu à l’appel ce jeudi 19
décembre dernier. Un véritable exploit en pleine période de grèves dans les
transports en commun. «C’est la
démonstration que nos entrepreneurs sont portés par des convictions qui
dépassent même leur propre personne », explique-t-on au sein de la
direction. Avant d’insister: «Au sein de l’association Bond’innov, trois
critères retiennent notre attention avant de décider de l’incubation ou non du
projet. D’une part, nous évaluons le niveau de faisabilité du projet et ce
qu’il apporte en terme d’impact social sur le continent. Ensuite, nous prêtons
une forte attention aux équipes qui les composent », explique Tariq
Boutoustous. Un projet moyen avec une bonne équipe peut fonctionner mais un
super projet avec une équipe moyenne ne peut pas réussir. Le mieux étant
évidemment de constituer une équipe soudée avec un projet prometteur. «Ces critères expliquent en partie notre taux
de réussite. 75% des start-ups accompagnées survivent au-delà de la période
d’incubation », indique-t-on au sein de l’association Bond’innov. Ce
succès s’explique aussi par la complémentarité entre les différentes structures
qui composent l’association Bond’innov «Nous
ne sommes pas seulement un incubateur. L’association Bond’innov, c’est aussi
Afidba qui est un outil de financement permettant aux start-ups d’obtenir un
prêt d’honneur dont le montant ne dépasse pas les 10 000 euros. L’association
Bond’innov, c’est aussi Afric’innov et un réseau d’incubateurs implantés en
Afrique avec qui nous sommes partenaires », explique-t-on. Pour
preuve : lors de son Demoday, Bond’innov a fait venir plusieurs start-ups qui avaient participé quelques semaines plus tôt au marathon du
Sahel.
Un incubateur transversal
A travers l’association Bond’innov et son incubateur, la direction souhaite davantage faire émerger un essor entrepreneurial auprès des diasporas. «Elles résident en banlieue parisienne. Nos diasporas doivent aussi faire preuve de débrouillardise et de persévérance car il subsiste aussi de vraies disparités territoriales en France. Elles sont également en première ligne face au chômage et la précarité », explique Tariq Boutoustous. Pour lui, un vrai point commun demeure entre les entrepreneurs des quartiers populaires en France et ceux basés sur le continent. « Les conditions d’accès à un emploi stable et bien rémunéré sont plus compliquées dans ces territoires. A Abidjan, si vous êtes éloigné de la région du Plateau : vous ressentez aussi ces difficultés. » Comme sur le continent africain, c’est aussi en Seine-Saint-Denis qu’on créé le plus d’entreprises en France, selon les chiffres provenant des chambres de commerce. Et au-delà de ces points communs, il s’agit aussi de donner la possibilité à ces afro-descendants d’être davantage en lien avec les réalités de leur territoire et du continent africain. «Ils sont des ambassadeurs naturels, un trait d’union entre la France et leur pays d’origine ou celui de leurs parents. Ils ont donc une connaissance des réalités sur les deux continents », analyse l’association Bond’innov. Et avec Incub’innov, Bond’innov compte encore étendre son influence sur les deux rives de la Méditerranée.