Le baril de Brent de la mer du Nord est monté hier jusqu’à 71,22 dollars, avant de revenir autour de 69 dollars. Le message du marché est clair: pas de panique.
Mais, c’est tout aussi clair, loi de l’offre et de la demande ne régit plus le marché pétrolier mondial. Un tweet de Donald Trump, qui vaut notification au congrès, suffit à faire repartir les prix de toutes les matières premières à la hausse. Le tir ciblé qui a tué le général iranien, Qassem Soleimani, pathétique de la réduction du droit international au droit de la force, annule les prévisions les plus établies par les ministères des Finances. Les pays importateurs (cas de l’UEMOA) se voient obligés, sauf désescalade au Moyen-Orient et en Libye, autre théâtre du droit de la force, de procéder à moyen terme à des lois de finance rectificative.
Quant aux gros exportateurs comme le Nigeria et l’Angola, poids morts de la croissance économique africaine depuis deux ans, ils profiteront d’un probable effet d’éviction de portée limitée cependant compte tenu de la part importante du pétrole de schiste, du rôle de la Russie, presque premier producteur mondial et, ce n’est pas négligeable, du fait que l’OPEP, formidablement divisée, n’est plus ce qu’elle fut lors du choc pétrolier de 1973. En attendant la réaction américaine aux tirs de missile iraniens, l’once d’or a bondi à 1 600 dollars , un niveau jamais atteint depuis 2013, qui confirme bien que le métal jaune est depuis 5000 ans la valeur refuge. Dans cette courses aux abris qui se prépare, les principales Bourses mondiales sont dans l’expectative, en attendant un prochain et décisif tweet.