Face au boom démographique et à l’urbanisation galopante de l’Afrique, l’avenir sera aux villes intelligentes. Big data, internet des objets, 5G, sécurité des réseaux… Ce concept séduisant recouvre un arsenal technique et réglementaire.
C’est inéluctable : avec une population vouée à doubler d’ici 2050 et une urbanisation à marche forcée, l’Afrique doit repenser ses villes, dont six – Le Caire, Lagos, Kinshasa, Johannesburg, Luanda et Dar es Salaam – compteront parmi les mégalopoles de demain. Pour faire face aux problèmes d’urbanisme et de développement durable que soulève cette évolution, les « smart cities » sont régulièrement présentées comme la solution. À la clé : une mobilité facilitée, une moindre consommation d’énergie, une meilleure qualité de vie, un air plus respirable et des services rationalisés, entre autres.
Alliances et partenariats
Pour favoriser cette dynamique, les partenariats public-privé sont incontournables, comme l’ont bien compris le Rwanda et le Kenya, en pointe en la matière. Inmarsat, qui participe à un projet visant à réduire la consommation de l’énergie nécessaire à l’éclairage des rues au Rwanda grâce à l’utilisation de lampes à LED, est l’un de ces exemples emblématiques. En mai 2018, ce spécialiste de la téléphonie par satellite a signé un protocole d’accord avec l’alliance Smart Africa pour accélérer la mise en œuvre de PPP pour les futurs projets de villes intelligentes sur le continent.
L’Alliance mondiale pour les villes intelligentes en Afrique (GASCA) est un autre exemple de synergie au service des « smart cities ». Fondée en mars 2019 par des entreprises africaines et des groupes internationaux (R20, Solektra, Di Caprio Foundation, Société Générale, JCDecaux et Signify), elle ambitionne de favoriser l’accès à l’énergie verte et à la connectivité.
Cadres nécessaires
Si le taux de pénétration de la téléphonie mobile et la multiplication des initiatives énergétiques favorisent le développement des villes intelligentes en Afrique, un cadre politique et réglementaire pour l’utilisation des appareils connectés dans les espaces publics doit être mis en place pour permettre leur déploiement.
C’est tout l’objet du G20 Global Smart Cities Alliance on Technology Governance, lancé en octobre dernier en marge du Forum économique mondial. Rassemblant quinze réseaux de villes et organisations de gouvernance technologique, cette alliance s’est engagée à concevoir et présenter un cadre politique mondial sur les technologies de la ville intelligente avant le Sommet du G20 à Riyad, les 21 et 22 novembre 2020.
Le Big Data, un levier essentiel
La capacité à collecter, traiter et interpréter de grandes quantités de données en temps réel sera un autre moteur des villes intelligentes, en garantissant des services IoT (Internet des objets) de bonne qualité. « Les réseaux de 5e génération contribueront à résoudre de nombreux problèmes urbains et à créer des communautés connectées. En partenariat avec les opérateurs fournisseurs d’infrastructures et de connectivité IoT, les plateformes de monitoring téléphonique de Global Voice Group pourraient permettre de suivre les données en temps réel et d’évaluer l’impact des différents services, dans le cadre du développement des villes intelligentes », soulignait ainsi James Claude, PDG de ce fournisseur de services IT aux gouvernements et autorités de régulation, lors d’une table ronde sur les villes intelligentes à TMT Finance Africa, le 28 novembre dernier à Londres.
La « smart city » sera avant tout une cité connectée, voire ultra-connectée, où les lignes de démarcation entre réseaux et données s’effaceront pour favoriser les interactions. Cela suppose de la connectivité, de la bande passante, un traitement en temps réel des données et leur protection. Si l’arrivée de la 5G sera décisive en termes de connectivité, des entreprises telles que GVG auront une carte à jouer en permettant de capitaliser sur les expériences fructueuses en les répliquant.