La balance des paiements du Niger s’est améliorée de 21,048 milliards de FCFA (31,572 millions d’euros) au terme de l’année 2018 comparée à 2017, selon le comité de la balance des paiements (CBP) du ministère nigérien des finances.
Le solde de cette balance des paiements est ressorti déficitaire de 113,930 milliards de FCFA, après un déficit de 134.978 milliards de FCFA enregistré en 2017, soit une amélioration de 15,6% en valeur relative.
Selon le CBP, il ressort que le déficit structurel de la balance courante s’est dégradé de 22,0%, en passant de 739,971 milliards de FCFA en 2017 à 902,614 milliards de FCFA en 2018, imputable à la détérioration de la balance des biens et services, atténuée par l’excédent du revenu secondaire. « Cette situation traduit pour l’essentiel la poursuite des commandes de biens d’équipement et intermédiaires en rapport avec les travaux de construction d’infrastructures publiques et privées, dont la rénovation de l’aéroport de Niamey, la construction de nombreux hôtels, des routes, des ponts sur le fleuve Niger, les investissements des sociétés de prospection et d’exploitation minière et pétrolière, la consommation des services spécialisés extérieurs ainsi que l’achat des produits alimentaires », explique le CBP.
La dégradation du déficit commercial entre 2017 et 2018 résulte de la hausse des importations (+131,706 milliards), conjuguée à une baisse des exportations (-33,625 milliards). Les importations ont en effet augmenté de 11,6%, tirées principalement par les achats des biens d’équipement et intermédiaires ainsi que ceux des produits alimentaires. Il en ressort un montant total des exportations de 668,217 milliards de FCFA en 2018 contre 701,843 milliards de FCFA en 2017, soit une baisse de 4,8% imputable principalement à la rubrique « marchandises générales ». le CBP signale que cette contre-performance provient notamment de la chute des expéditions pétrolières et uranifères, malgré l’accroissement des ventes des produits agropastoraux.
S’agissant des exportations du pétrole raffiné, elles se sont établies à 129,305 milliards de FCFA en 2018 contre 151,396 milliards de FCFA un an plus tôt, en raison de la baisse du volume exporté suite aux travaux de grande maintenance à la SORAZ.
Pour l’uranium, le CBP note que le repli de 30,9% observé est dû à la réduction du prix conventionnel et des quantités exportées entre les deux années.
Le déficit de la balance des services s’est aggravé de 26,302 milliards de FCFA pour ressortir à 466,153 milliards de FCFA en 2018 contre 439,852 milliards de FCFA une année auparavant. Cette situation résulte principalement de la progression des dépenses en fret et assurances induite par la hausse des importations.
Le solde du revenu primaire s’est, pour sa part, dégradé de 1,598 milliards de FCFA pour s’établir à -107,055 milliards de FCFA en 2018, en lien principalement avec la hausse des revenus des investissements, tempérée par l’amélioration de l’excédent des rémunérations des salariés.
Quant au solde du revenu secondaire, il s’est établi à 270,091 milliards de FCFA contre 239,504 milliards de FCFA un an plus tôt, en rapport avec l’accroissement des transferts publics et privés notamment les aides budgétaires et les envois de fonds des travailleurs migrants.
Concernant le solde du compte de capital, il s’est établi à 346,578 milliards de FCFA durant la période sous revue contre 236,953 milliards de FCFA en 2017. « Ce mouvement haussier est en lien essentiellement avec les transferts en capital reçus par l’Etat et les autres secteurs », avance le CBP.
Le solde du compte financier, qui retrace les acquisitions nettes d’actifs et les accroissements nets de passifs financiers, est passé de -372,966 milliards de FCFA en 2017 à -446,320 milliards de FCFA en 2018, imputable aux investissements directs étrangers et aux investissements de portefeuille.