Le relèvement du capital social des sociétés d’assurances prescrit par le régulateur ne devrait pas ausculter le problème de rentabilité des entreprises estiment les assureurs camerounais.
La rentabilité des compagnies d’assurances dans un contexte de relèvement du chiffre d’affaires décidé par le régulateur préoccupe des professionnels du secteur tel que cela transparait avec l’organisation le 21 janvier 2020 à Douala, des premières journées de réflexion de l’Association des sociétés d’assurances du Cameroun (ASAC).
Selon toute vraisemblance, la décision prise en 2016 par la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (CIMA) et entrée en vigueur l’année dernière prescrivant aux sociétés d’assurances des quatorze pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre l’augmentation du capital social de 1 milliard de FCFA à 5 milliards de FCFA, est loin de faire l’unanimité. Il en est de même du plafonnement du fonds d’établissement minimum des sociétés d’assurances mutuelles qui passe de 800 millions de FCFA à 3 milliards de FCFA.
S’il est vrai que ces décisions sont applicables, les compagnies d’assurances exerçant au Cameroun n’estiment pas moins que le régulateur tienne également compte de la rentabilité des sociétés d’assurances pour opérer ces réajustements.
La thématique centrale de ces journées « Relèvement du capital social minimum des compagnies d’assurances : quid de la rentabilité ? », permet de mieux comprendre les préoccupations de l’ASAC, pour qui une augmentation du capital sans tenir compte de la rentabilité des entreprises pourrait constituer une entrave au développement du secteur des assurances.
Une inquiétude qui trouve toute sa justification d’autant que le taux de couverture en assurance est en deçà de 50% au Cameroun.
La décision de la CIMA étant actée, l’ASAC souligne que la rentabilité des sociétés d’assurances passe aussi par « une sélection rigoureuse des risques, une juste tarification de ceux-ci avec des chargements réalistes, une conservation accrue des risques consécutive à une bonne maîtrise de ceux-ci et un développement du chiffre d’affaires sur de nouveaux produits et nouvelles cibles ».
Les sociétés d’assurances sont favorables pour une « répartition plus équitable » des fonds avec les réassureurs, car estiment-elles, « l’opportunité d’augmenter leur taux de conservation des risques et de donc de récupérer la rentabilité dans un partage plus équitable avec les réassureurs qui accumulent des soldes en leur faveur depuis des décennies ».
Dans le même ordre, les assureurs ont promis entre autres, d’amplifier l’action de l’Etat en faveur du développement de l’assurance en œuvrant à rendre effective la souscription des assurances obligatoires, l’exhaustivité de la couverture de tous les assujettis, d’améliorer son image dans le public par l’animation par tous les assureurs et leurs implications dans le système d’indemnisation directe des assurés, la conception et la mise en œuvre d’une communication commune visant à promouvoir le secteur.
L’ASAC c’est un chiffre d’affaires global de 206 milliards de FCFA en 2018, dont 142,8 milliards FCFA pour les dommages, contre 136,9 milliards de FCFA en 2017 soit une croissance de 4,3%. Pendant la période considérée, l’assurance vie affiche un chiffre d’affaires de 63,9 milliards FCFA en contre 60,03 milliards FCFA l’année précédente, ce qui traduit un accroissement de 6,4%.
Un commentaire
Merci pour cet article.
Honnêtement, je suis tombé dessus à tout hasard, en cherchant des inforamtions sur la réaction des societés camerounaises d’assurance face à la Pandemie du Covid-19.
Flatté par la qualité de rédaction de deux articles lus à l’occasion sur votre site, je me permets de vous suggérer, si ce n’est encore le cas, une rédaction sur le sujet objet de ma recherche d’origine: Sociétés Cameroinaises d’Assurance face au COVID-19.
MERCI