La grande conférence de presse de Guillaume Soro, tenue le 28 janvier 2020 à Paris, était attendue par la presse française et africaine. Le leader de Générations et peuples solidaires (GPS), en exil depuis le 23 décembre, quand son jet privé, sur le point d’atterrir à Abidjan, fut dérouté sur Accra, s’est montré amer envers le président Alassane Ouattara qu’il accuse de dévolution monarchique.
Réfutant la thèse de la justice ivoirienne sur une quelconque opération de déstabilisation, basée sur un enregistrement de 2017, celui qui fut tour à tour premier ministre puis président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, a multiplié les appels de pied envers le président Emmanuel Macron suspecté de soutenir un éventuel troisième mandat.
« Il n’y a pas de sentiment anti-français en Afrique. Mais nous sommes outrés de voir un jeune président français aller trinquer avec des septuagénaire vomis par leurs peuples. Si vous trinquez avec de telles personnes décriées et vomies par leurs peuples à 80%, vous voulez qu’on vous aime pour cela? », assène Soro. Et l’ancien leader des Forces Nouvelles, qui assume bien son passé tout en rappelant avoir demandé pardon au peuple ivoirien, de poursuivre: « l’Afrique a besoin d’un nouveau leadership, Ouattara n’est pas l’avenir de la Côte d’Ivoire ».
Candidat aux présidentielles d’octobre 2020, Guillaume Soro a évoqué un regroupement de l’opposition en cas d’un éventuel second tour. « Monsieur Bedié (Henri Konan Bedié, ancien président de Côte d’Ivoire) et moi-même, nous avons un accord. Si je suis au second tour, il me soutiendra et vice-versa », explique Guillaume Soro. Pour sûr, le divorce entre Guillaume Soro et Alassane Ouatara est bien prononcé par des attaques à fleurets mouchetés entre les bords de la Seine et la brumeuse lagune Ebrié.