L’annonce faite, jeudi 6 février, à la télévision nationale, va faire grincer des dents au sein des opérateurs économiques. Dans un communiqué diffusé dans les médias d’État, le gouvernement a décidé de suspendre les importations de marchandises par voie terrestre jusqu’à une date indéfinie. La frontière avec la Sierra Léone a, elle, été bouclée. Le gouvernement Guinéen justifie sa décision par des alertes «de menaces d’attaques terroristes et d’introduction d’armes sur le territoire national » sans en dire plus sur l’origine de ces menaces.
Ces décisions vivement critiquées et qualifiées «d’unilatérales» par certains opérateurs économiques risquent d’avoir un effet dévastateur sur le flux des échanges transfrontaliers avec les pays limitrophes comme le Sénégal, la Côte d’ivoire, la Guinée Bissau, la Sierra Léone, le Mali, etc…. qui sont fortement interdépendants… mais également pour les agriculteurs, les importateurs et opérateurs transfrontaliers des deux côtés de la frontière.
Il faut dire que ce sont là les conséquences d’un climat socio-politique délétère marqué par la perspective de la tenue des élections législatives et l’épineuse question de la révision constitutionnelle avec, en toile de fond, l’éventuel 3ème mandat du président Alpha Condé, qui cristallisent toutes les oppositions, les attentions, spéculations et passions et risquent de plomber durablement l’activité économique. Pour ne rien arranger aux choses, le FMI a décidé de suspendre toutes ses missions vers la Guinée jusqu’à nouvel ordre estimant que toutes les conditions sécuritaires ne sont pas réunies pour effectuer correctement sa mission dans le pays.
Après le Nigeria, la Guinée ne s’est pas fait prier pour boucler sa frontière avec son voisin Sierra Léonais, et interdisant la circulation des biens, un principe basique de la CEDEAO, nonobstant toutes les conséquences socio- économiques. L’attitude du Nigeria face au Bénin semble faire jurisprudence et n’augure rien de bon pour la zone de libre-échange continentale africaine (Zleca) en gestation.
Un commentaire
C’est fait exprès pour contrarier la communauté Peule qui compte les principaux opérateurs économiques de la Guinée. Alpha Condé cultive la haine tribale entre les différentes communautés Guineennes, stratégie de Sékou Toure (diviser pour régner). Tout chez chez Alpha Condé revêt un caractère tribaliste dirigé contre les Peuls. Même au cours des manifestations, ce sont les enfants Peuls qui sont volontairement abattus. Mais l’heure de vérité viendra. À la fin de son règne, Alpha Condé doit être jugé pour génocide.