Le Chef de l’Etat camerounais a fait cette annonce dans un message à la Nation à l’occasion de la célébration le 11 février 2020 de la 54è Fête de la Jeunesse.
Par Achille Mbog Pibasso
La résilience de l’économie camerounaise reconnue par les institutions financières à l’instar de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et de la Banque africaine de développement devrait produire de meilleurs résultats dans les prochains mois.
C’est sous ce prisme qu’il convient de situer l’adresse du président de la République à ses concitoyens, à l’occasion de la célébration de la Fête de la Jeunesse dont le thème est « Jeunesse, paix, décentralisation et participation à la gouvernance locale pour un Cameroun nouveau ».
Avec un taux de croissance de 4,2% pour une inflation de 2%, c’est-à-dire en dessous de la moyenne communautaire en zone CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) qui est de 3%, le Cameroun résiste mieux à la récession.
Le pays qui bénéficie de la confiance des bailleurs de fonds en témoigne l’accord de la Facilité élargie de crédit (FEC) signé avec le FMI en 2017 permettant un endettement de 400 milliards de FCFA pendant trois ans pour la réalisation des projets structurants est un signe d’encouragement pour des perspectives économiques.
Dans cette optique, la création des emplois pour stimuler la consommation et la croissance s’avère une nécessité, une problématique préoccupante dans un contexte économique marqué par un taux de chômage de plus de 30% et une sous employabilité qui cumule à plus de 70%.
« Il faut bien reconnaître que ces efforts, même s’ils sont appréciables, ne sont pas de nature à régler un problème qui tient au fait que notre économie ne crée pas suffisamment d’emplois. Malgré ce handicap, on peut toutefois se réjouir de ce que, selon les statistiques, un peu plus de 500.000 emplois ont été créés l’an dernier dans le secteur moderne de notre économie », a révélé le Chef de l’Etat camerounais.
Toutefois, le problème de l’emploi reste préoccupant, surtout pour les jeunes, d’autant qu’il n’y a pas pour le moment, une adéquation entre la demande et l’offre d’emplois, indépendamment des efforts déployés par les pouvoirs publics et le secteur privé pour apporter des réponses idoines à cette problématique.
En tout état de cause, a-t-il souligné, « la situation actuelle de celle-ci est la résultante des différentes crises qui se sont produites au cours des vingt dernières années », bien que « notre économie évoluait de façon plutôt satisfaisante et que notre croissance était repartie à la hausse ».
Aussi, l’incertitude du contexte international appelle-t-il des efforts supplémentaires pour rester sur la trajectoire de l’émergence non sans suggérer de l’alléger pour réduire la dépendance excessive vis-à-vis de l’extérieur.
« C’est tout le sens de notre politique de développement qui vise à moderniser notre agriculture, à stimuler notre industrialisation, notamment en transformant nos matières premières agricoles et minérales, et à développer le numérique. Nous pourrons ainsi faire baisser nos importations, augmenter nos exportations et créer de nouveaux bassins d’emplois », a précisé Paul Biya.
Au-delà du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) sur quoi est adossée la vision économique du pays, le président de la République a évoqué des projets spécifiques sur lesquels le pays compte pour son émergence à l’horizon 2035.