Pomme de discorde entre Rabat et Ankara depuis plusieurs années, l’accord de libre échange entre le Maroc et la Turquie va être révisé : «La Turquie a accepté, après un vif débat, de revoir l’accord de libre-échange avec le Maroc, pour qu’il soit mutuellement bénéfique. Ils nous ont informés de leur disposition aux négociations», a déclaré euphorique Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte, le 10 février devant le Parlement.
Signé en 2004, l’accord a aggravé le deficit de la balance commerciale entre les deux pays (au profit d’Ankara), détruit des milliers d’emplois au Maroc et ouvert dés boulevards à la chaîne de grande distribution BIM laquelle rechigne à vendre des produits marocains en dépit des sommations des autorités locales.
Pour la seule année 2017, quelque 44 000 emplois ont été perdus. Le déficit s’est creusé pour atteindre 1,2 milliard de dollars. Pressé de trouver une solution, le ministre marocain de l’Industrie et du Commerce a obtenu une promesse, mais du bout des lèvres. Les négociations à venir s’annoncent rudes. Ankara reproche à Rabat d’avoir interdit les importations de textiles d’origine turque et d’avoir érigé une barrière contre l’acier laminé d’origine turque (dossier porté devant l’OMC). Rabat qui plaide la clause de sauvegarde (OMC) dispose-t-il de beaucoup de moyens de pression vis-à-cis d’un partenaire, gros commerçant mais petit investisseur puisque représentant à peine 1% des IDÉ répertoriés au Maroc.