Par Rodrigue Fenelon Massala , grand reporter
Après des années de brouille assorties de condamnation et de délivrance de mandat d’ arrêt, Mohamed Bouamatou et Mohamed Limam Chaafi, les deux ennemis jurés du prédécesseur du président Ghazouani, ont vu leur condamnation annulées par la justice mauritanienne dans un geste d’apaisement et de réconciliation.
En effet le 18 fevrier, la justice Mauritanienne a mis un terme aux poursuites contre les opposants en exil Mohamed Ould Debbagh, Mohamed Bouamatou et Moustapha Limam Chafi. Cette décision de la justice Mauritanienne retire également l’émission de la notice rouge auprès d’Interpol. Il sied cependant de noter que malgré la délivrance des mandats d’arrêt a leurs encontre, les trois opposants susmentionnés parcouraient le monde sans contrainte ; ils dévoilaient ainsi le caractère fantaisiste des griefs retenus par des juges à la solde du Président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Ainsi, depuis le 18 février,le parquet de la Mauritanie renonce, de lui-même, à sa propre requête invitant Interpol à une gymnastique dont il est habitué avec ses partenaires africains. Cette décision, outre don caractère politique, en dit beaucoup sur l’instrumentalisation excessive du droit et son corollaire, l’ assujettissement des magistrats à l’autorité du prince qui utilise les juges pour faire la guerre ou la paix aux opposants. Le cas mauritanien comporte des similitudes avec une sous région africaine où des opposants sont réduits au silence par des procédures judiciaires qui tiennent la route dans le fond mais souffrent, sur la forme, des coïncidences des poursuites engagées avec l’agenda électoral. La main tendue du président Ghazouani met fin à la persécution judiciaire à des fins politiques des trois opposants, ce qui, à posteriori, permettra aussi le retour, au bercail, du groupe de rap Oulad Leblade et du poète Mohamed Yahya Ould Lemsaïdov ; tous pourront désormais redonner libre court à leur art.
L’épilogue réjouit de nombreux proches des personnalités suscitées plus haut puis rappelle le plaidoyer constant des défenseurs des droits de l’homme qui n’ont ménagé aucun effort afin de soustraire les instruments légaux du pouvoir aux tentations de règlement de comptes avec les adversaires du régime du prédécesseur du président actuel. L’acte de normalisation, porté au crédit du Président de la république Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, mérite compliment , adhésion, courage et sagesse .
Mustapha Chafi surnommé le Jacques Foccart sans mallette du Sahel, à cheval entre le Ghana, le Maroc le Qatar et le Togo, devient un homme libre qui, sans doute,,repartira enfin dans son pays pour retrouver les siens et apporter sa contribution à l’édification d’une Mauritanie réconciliée avec elle même.