L’OMT veut aider l’Afrique à rattraper son retard sur l’industrie touristique mondiale. Elle organise à cet effet, depuis hier, Jeudi 20 février 2020, à Abidjan, un forum mondial sur l’investissement touristique en Afrique.
Selon les statistiques de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), les arrivées de touristes internationaux ont enregistré une croissance soutenue de 4,2 % sur la décennie 2008-2018, atteignant le chiffre record de 1,403 milliard d’arrivées en 2018, ce qui a généré des recettes estimées à plus de 1342 milliards de dollars US. Selon les prévisions de l’OMT, cette tendance haussière n’est pas prête de s’arrêter de si tôt, car le nombre de touristes internationaux devrait croître de façon soutenue au rythme annuel de 3,3 %, pour atteindre 1,8 milliard en 2030. Ces données démontrent donc que Le tourisme est l’un des secteurs dont la croissance est la plus rapide dans le monde. Malgré ce dynamisme, l’industrie touristique en Afrique est encore à la traine.
Avec 67 millions de visiteurs internationaux (soit 4,8% des arrivées touristiques mondiales) elle a recueilli 34,8 milliards de dollars US (soit 2,9 % des recettes touristiques mondiales) en 2017. C’est pour réduire ce gap qu’à l’initiative de l’OMT, tous les acteurs du secteur touristique mondial sont en conclave depuis le Jeudi 20 février 2020 à Abidjan. Afin de trouver les mécanismes adéquats devant permettre à l’Afrique d’être une destination attractive.
A l’ouverture de ce premier forum mondial de l’OMT sur l’investissement touristique en Afrique, Abdoul Karim Sango, ministre du Tourisme du Burkina Faso et Vice-président de la CAF OMT a souhaité que ces assises permettent de franchir un pas supplémentaire dans la mobilisation des ressources nécessaires pour le financement des infrastructures touristiques et projets de développement hôtelier. Et selon le Ministre ivoirien du Tourisme et des Loisirs, Siandou Fofana, hôte de ce forum, le développement de l’industrie touristique africaine ne pourra se faire sans le soutien de l’investissement privé, sans mécanisme de financements appropriés dans tous les segments de l’activité notamment, les lieux d’hébergement, les attractions et les services touristiques, et sans le transfert de connaissances de ce secteur.
»Les donateurs externes peuvent apporter le capital et l’assistance technique indispensables pour soutenir le secteur et l’aider à se développer. Sans la participation active de ces acteurs, le secteur ne pourra pas atteindre son plein potentiel. », a-t-il insisté. Par conséquent, l’accès aux capitaux et aux financements privés se présente, donc, comme un défi majeur et la solution rêvée pour le développement des groupes ou champions nationaux à l’instar des groupes hôteliers Abou Nawas en Tunisie, Azalaï au Mali et en Côte d’Ivoire, Silimandé au Burkina Faso, Mangalis avec les hôtels Noom, Seen et Yaas. Même son de cloche chez le Secrétaire Général de l’OMT. Selon Zurab Pololikashvili » Il faut que les gens prennent conscience que le tourisme a besoin d’investissement ».
A ce titre il a d’ ailleurs invité l’ensemble des pays africains à s’inspirer de la stratégie ivoirienne de mobilisation de ressources. la Côte d’Ivoire avec sa stratégie nationale dénommée » Sublime Côte d’Ivoire » a en effet réussi à capter plus de 7 000 milliards FCFA lors des tables-rondes de Dubaï et de Hambourg, organisées en 2019 pour convaincre les investisseurs privé de l’attractivité de la destination Côte d’Ivoire.
Le Vice-président ivoirien, Daniel Kablan Duncan, a, quant à lui, exhorté les Etats africains a réellement faire bouger les lignes pour mieux profiter des retombées du tourisme qui est, selon lui, l’un des vecteurs majeurs du commerce international et de la prospérité. »La croissance du tourisme observé ces dernières années confirme que le secteur est aujourd’hui l’un des moteurs les plus puissants de la croissance économique et du développement. » a-t-il expliqué.
Après l’ouverture officielle de ces assises mondiales de l’OMT, la première journée du forum, qui s’achève le 22 Février, a été meublée par des panels.
Le Premier panel : Investir en Afrique : Cadre incitatif, juridique, fiscal et financement. Avec comme panélistes l’UEMOA, la SFI, la Banque Africaine de Développement, la Commission de l’Union africaine, la CEDEAO et la Fédération des Organisations Patronales de l’Hôtellerie & du Tourisme de l’Espace UEMOA (FOPAHT- UEMOA)Le Deuxième panel a porté sur : Développement du Secteur du Tourisme, Evolution du tourisme en Afrique.