Président de la Fédération Gabonaise des Sociétés d’Assurances (FEGASA) et du Comité d’organisation de la 44 e Assemblée générale de la Fédération des Sociétés d’Assurances de Droit National Africaines (FANAF), qui vient de se tenir à Libreville, Gabon, du 16 au 20 février 2020, Dr. Andrew Crépin -GWODOG, par ailleurs Administrateur-Directeur Général de la SCG-Ré, tire un bilan positif du grand rendez-vous africain qui a vu un gabonais porté pour la première fois à la tête de l’organisation. Entretien exclusif.
Au terme de cette édition de la FANAF, que faut-il retenir ?
Tout d’abord, le Gabon a réussi deux challenges importants. Le premier était organisationnel et consistait à offrir les conditions d’une FANAF optimale à l’ensemble des 1 250 délégués en veillant à leur hébergement, restauration, distraction et sécurité. Le second challenge était électif. Il s’agissait de porter la présidence du Gabon à la tête de la FANAF, ce qui n’était jamais arrivé depuis sa création en 1976. Nous sommes heureux d’avoir atteint ces deux objectifs.
Quels ont été les moteurs de ce succès ?
Nous avons pu atteindre ces succès grâce au concours de son excellence le président Ali Bongo Ondimba sous le patronage duquel cette 44 ème édition était placée. Il y a lieu de souligner le concours du gouvernement, de notre ministre de tutelle et du ministre des Affaires Étrangères ainsi que ceux de la Sécurité et de l’Intérieur. Réunir 1250 personnes à Libreville et gérer des exposants qui représentent l’essentiel du secteur de l’assurance nécessitent le concours de tous et nous y avons modestement contribué. Nous nous excusons par ailleurs auprès des délégués pour d’éventuels manquements car nulle œuvre humaine n’est parfaite. Nous avons fait de notre mieux pour satisfaire les différents délégués conformément au cahier de charge reçu de la FANAF. Il faut ici se souvenir que la dernière FANAF a eu lieu à Libreville en 2002. Cela fait donc dix huit ans que l’organisation n’a pas foulé les terres gabonaises. Voir les assureurs africains réunis ici au Gabon pendant une semaine constitue en soi un motif de fierté. Nous les avons invité à entrer dans la forêt gabonaise avec les rites et les traditions symbolisées par la torche qui éclaire et qui a éclairé l’Afrique des Assurances le temps d’une semaine intense. Nous remercions donc tous nos partenaires et sponsors, la FANAF et les délégués pour nous avoir fait confiance. Nous espérons qu’ils ont apprécié le Gabon et ses opportunités d’investissements dans ce secteur des assurances et de la finance mais aussi dans le tourisme, le transport et l’Agriculture.
Quel est le sens qu’il faut donner au désistement du Cameroun au profit du Gabon dans la course à la présidence de la FANAF ?
Je pense qu’il faut retenir ici deux désistements. Le premier s’est fait déjà en février 2019 lors des 43e assemblées générales de la FANAF à Tunis quand le Cameroun sur la base des propositions faites par la FEGASA a accepté de soutenir le Gabon. Un soutien réaffirmé aujourd’hui avec le retrait de Théophile Moulong (NDLR: au profit de Ekomie-Afene César, élu président de la FANAF) que nous félicitons pour ce geste. En retour, le Gabon donne des gages d’unité et de fraternité et s’engage à contribuer pleinement à la cohésion du marché au niveau de l’Afrique Centrale. C’est dans ce sens qu’il faut interpréter mon propre désistement dans ma candidature au bureau exécutif de la FANAF au profit du marché camerounais qui est, il faut le rappeler, le premier marché d’assurance de la zone CEMAC, devant le Gabon. Il faut aussi féliciter le gouvernement camerounais, l’ensemble des gouvernements D’Afrique Centrale et le gouvernement du Maroc qui ont oeuvré à ce dénouement.
Quels sont maintenant les défis de la FEGASA au lendemain de l’organisation réussie de cette assemblée de la FANAF ?
Les prochains défis de la FEGASA vont être de relancer les Assises de Régulation du Secteur de l’Assurance (ARESA) qui regroupent l’ensemble des acteurs du marché. Les défis de la FEGASA portent sur la digitalisation et la promotion du genre. Une seule des 11 sociétés d’assurance et de réassurance est dirigée par une femme. Nous sommes loin du compte pour un pays qui compte 65% de femmes. Nous allons par ailleurs mettre les bouchées doubles pour améliorer nos rapports avec nos clients en accélérant le processus de règlement des sinistres. Le secteur des assurances aspire à contribuer au développement économique du Gabon et de l’ensemble des pays de la zone et à accompagner les Etats par exemple dans les souscriptions à leurs emprunts obligataires. Les compagnies ont de l’argent placé en DAT et rémunéré à des taux de 3% qui peut être mis au profit du financement de l’économie et du développement des entreprises et des startups.