Par Bakary KONE, Bamako.
Il s’agit d’un film de 98 minutes tourné essentiellement à Bamako pour une durée d’environ 06 mois. Ce long métrage se veut le reflet des réalités de la société malienne et partant du continent africain sur les sujets concernant le mariage forcé et précoce des filles, la déscolarisation, le mariage avec intérêt, l’investissement inconsidéré pour l’organisation d’un seul mariage; le planning familial. « Le voile secret », une réalisation de Fousseyni MAIGA
Le Voile secret est l’histoire d’un amour impossible entre Aïda, fille d’un homme riche, et Djibril, issu d’une famille modeste. L’opposition farouche de Gaoussou, le père de Aïda, à cette union, conduit les personnages vers un destin pour le moins sinueux. Des acteurs de renom comme Mi Koné, Magma Gabriel, Kari Coulibaly ont pris part à cette aventure cinématographique. Le réalisateur du film «Le Voile Secret» et son producteur ont répondu aux questions des journalistes sur leur premier long métrage.
Selon le réalisateur Fousseyni Maïga, « ce long métrage se veut le reflet des réalités de la société malienne et, partant, du continent africain sur les sujets concernant le mariage forcé et précoce des filles, la déscolarisation, le mariage avec intérêt, l’investissement inconsidéré pour l’organisation d’un seul mariage; le planning familiale », a-t-il témoigné
Depuis plusieurs années, l’industrie cinématographique du Mali souffre. Le motif principal est le manque de financement mais aussi le manque de formation, l’absence de subvention émanant de l’Etat etc. C’est pourquoi, les cinéastes maliens peinent à sortir la tête du lot dans un marché concurrencé par l’imposante industrie de Nollywood, sise au Nigeria. D’autre part, la fermeture des salles de cinéma à Bamako et dans les grandes villes du pays a été un coup dur pour les cinéastes maliens qui ont fermé boutique les uns après les autres.
Selon un ancien cinéaste à la retraite, « la crise du cinéma malien a entraîné la paupérisation des acteurs qui ne peuvent plus vivre de l’industrie cinématographique ».avant de dire que «les rares films bénéficiant des fonds européens sont loin de satisfaire les besoins des acteurs». Donc, on peut d’ores et déjà dire que rien ni personne ne semble redonner au cinéma malien son lustre d’antan, cela même si de grands noms comme Souleymane Cissé, Mamo Cissé, Cheick Oumar Sissoko et bien d’autres tentent de se frayer un chemin.
A travers une séquence du film «voile secret» que nous avons visualisé, l’un des acteurs menace Djibril de le faire tuer s’il ne laissait pas sa fille tranquille : « Je te propose deux choses : ta vie sauve en restant loin de ma fille ou être avec elle et te retrouver en enfer ». Il menace également Aïda, sa fille, à qui il avait promis une voiture dès l’obtention de son master 2, de la déshériter et de la chasser de la maison. Aida défie son père pour Djibril…un film vu par des cinéphiles comme une révolution de l’industrie cinématographique au Mali.
Notons que ce film réunit de grands noms du cinéma malien et de jeunes pousses qui espèrent faire une belle carrière dans le domaine. Après la première sortie officielle, il est prévu de toucher les populations des régions du Mali. Ainsi, le film sera projeté à Ségou le 7 mars, ensuite Koulikoro le 14 mars et enfin Kayes 21 mars. Cette première phase régionale sera suivie d’une seconde phase à partir du Mois de Juillet 2020 pour couvrir Sikasso, Gao, Tombouctou. Déjà Bamako eu sa dose avec succès.
Fiche technique du cinéma malien et africain
Un comité technique a été mis en place en mars 2019 par l’Etat malien pour accompagner le fonds Fonds d’Appui à l’Industrie Cinématographique (FAIC). Validé depuis octobre 2019, ce comité donnera une consistance à ce fonds doté de 6 milliards de Franc CFA. Loin du schéma industriel du cinéma nigérian, un exemple à suivre pour l’Afrique. « Les recettes du box-office nigérian sont passées de 17,3 millions à 23,6 millions de dollars entre 2017 et 2018 » (+36 %), explique Chijoke Uwaegbute, analyste dans le secteur du divertissement pour PriceWaterhouseCoopers cité par La Presse.