Conscient des avantages liés à l’usage des instruments de couverture de risques dans la structuration des financements, tels que les produits de garantie fournis par Guarantco, les banques commerciales sont attentives à ce type de produits. L’un des représentants de la profession à l’atelier organisé les 17 et 18 février à Abidjan par GuarantCo nous livre ses impressions à chaud. Analyste financier en financements structurés pour l’Afrique subsaharienne d’un grand groupe bancaire, Sidi Yaya Sylla fait un parallèle entre financement en euros et financement en monnaie locale.
Pourquoi avez-vous participé à ce séminaire en tant qu’analyste financier ?
Je tiens de prime abord à remercier GuarantCo, qui nous a offert cette formation dispensée par Euromoney, l’un des meilleurs formateurs en matière de banque et finance dans le monde. J’ai participé à cette formation, parce que je souhaitais trouver des réponses et des solutions à certaines problématiques auxquelles j’ai été confronté dans l’exercice de mon métier, en matière de financement de projet. Au cours de ce workshop, j’ai en effet pu obtenir les réponses à ces questions.
Pouvez-vous nous donner trois éléments importants que vous avez pu retenir de cette formation ?
L’atelier m’a permis d’avoir une meilleure compréhension des produits et de la méthode de travail de GuarantCo. Le deuxième élément que je pourrais évoquer est le mécanisme de mise en place du DSRF ainsi que les mesures d’atténuation des principaux risques y relatifs. Il s’agit d’une garantie émise par une institution financière en remplacement d’un compte de réserve de service de dette. Dans le cadre des financements de projet, les prêteurs exigent, généralement, la mise en place d’un compte sur lequel sera immobilisé l’équivalent d’une ou plusieurs échéances de prêt représentant un matelas de liquidité permettant de sécuriser des échéances de prêt. De plus en plus, les promoteurs ne souhaitent pas immobiliser, pendant une longue période, de la trésorerie qu’ils pourraient réinvestir dans d’autres projets. Le DSRF est en effet une solution permettant de sécuriser les échéances de prêts consentis par les prêteurs d’un projet tout en optimisant la rentabilité des investisseurs. Enfin, notez que dans l’ensemble, cet atelier m’a permis de consolider davantage mes compétences en financement des projets.
Qu’allez vous faire concrètement au sortir cet atelier, en terme d’impact ?
Au cours de cet atelier, en plus des fondamentaux du financement de projet de manière générale, nous avons été sensibilisés sur les impacts positifs de la combinaison de certains produits de garantie et de leur impact sur les financements de projet, en monnaie locale et sur de longues maturité. Ce qui est une problématique aujourd’hui pour de nombreuses banques qui, en raison des contraintes liées au respect du dispositif prudentiel imposé par la banque centrale, se retrouvent limitées par une espèce de plafond pour des financements en monnaie locale à 7 ans voire 10 ans. Aujourd’hui, avec l’utilisation de certains produits de garantie sur lesquels nous avons été sensibilisés, nous pouvons financer des projets sur des maturités allant au-delà de 10 ans, en monnaie locale. Pour répondre à votre question, à l’issue de cet atelier, je regarderai davantage l’utilisation de ces produits lors de la structuration de ces transactions qui nécessitent des financements sur du long terme.
Pour vous, qu’est ce que le financement en monnaie locale ?
Pour être concret, prenons l’exemple de la Côte d’Ivoire où nous sommes. La monnaie officielle du pays est le Fcfa. Très souvent, les promoteurs qui souhaitent lever de la dette pour financer leur projet, préfèrent parfois la lever en devises étrangères (Euro, Dollar…), à cause de leurs coûts de financement qui sont moins élevés que les taux d’intérêts en Fcfa. Il ya plusieurs raisons qui expliquent cela, mais il faut noter que ça ne reviens pas toujours moins cher d’emprunter en Dollar ou en Euro où les taux d’intérêts offerts sont flottants. Dans ce cas, ne pouvant pas nous permettre de laisser subsister un risque de taux d’intérêts dans les projets que nous finançons, nous avons recours à des mécanismes pour fixer ces taux, ce qui entraîne des coûts financiers supplémentaires auxquels s’ajouteront des coûts liés à l’achat des devises lors du remboursement du prêt. Donc ce sont des analyses qu’il faut faire.
Propos recueillis par issouf kamagate