Le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Tunisie est revenu de 2,7% en 2018 à 1% en 2019, ont annoncé les responsables de la Banque Centrale de Tunisie (BCT).
« Cette évolution est principalement attribuable à la contreperformance des industries manufacturières et celles énergétiques qui a été, partiellement, compensée par l’évolution positive des services marchands et de l’activité agricole et de la pêche », explique l’Institut d’émission.
La contreperformance du secteur des industries manufacturières, est en relation, notamment, avec la dégradation de l’activité dans les principales branches exportatrices, à savoir, les industries mécaniques et électriques (IME) et celles du textile, habillement et cuir (THC), à laquelle s’ajouterait la contraction de l’activité du raffinage du pétrole. A ce titre, la BCT avance que la demande européenne manufacturière adressée aux secteurs des IME et du THC semble être négativement affectée par le ralentissement économique mondial et le freinage industriel, spécialement, dans la zone Euro. Les volumes des exportations desdits secteurs ont reculé respectivement de 2,4% et 6,0% sur l’ensemble de l’année 2019 après avoir évolué de -0,5% et +2,5% en 2018.
Egalement, l’activité de raffinage aurait tiré vers le bas la croissance de 2019, suite à l’arrêt de production au niveau de la STIR, lequel arrêt s’est étalé sur la période allant du 6 janvier au 26 novembre, provoquant une chute de 87% de la production comparativement à l’année 2018.
Cependant, ces évolutions défavorables ont été quelque peu atténuées par l’amélioration relative de l’activité dans les industries chimiques. Comparativement à l’année précédente, le transport ferroviaire du phosphate brut vers les usines du Groupe Chimique a augmenté de 17,4% en 2019.
Dans, les industries non manufacturières, la BCT signale également une baisse de leur valeur ajoutée en 2019, essentiellement imputable à la poursuite des difficultés au niveau du secteur énergétique. « Sur les 9 premiers mois de 2019, la valeur ajoutée de la branche Extraction de Pétrole et Gaz a baissé de 8,1% par rapport à 2018 », ajoute la BCT. Sur l’ensemble de l’année 2019, la production nationale de pétrole brut a accusé une baisse de 7,3% après -0,4% en 2018 et -15,6% en 2017 et ce, suite aux arrêts répétitifs de la production dans les champs pétroliers, engendrés par la poursuite du déclin naturel et des troubles sociaux. De même, la production nationale de gaz a diminué de 12% sur la même période (contre -4,7% en 2018 et -6,1% en 2017).
Dans le secteur minier, la production de phosphate s’est établie à son plus haut niveau jamais atteint depuis 2011 (4.108.000 tonnes en 2019, en augmentation de 46,6% par rapport à 2018 contre une baisse de 29,0% un an auparavant).
De son côté, le secteur des services marchands demeure le principal contributeur à la croissance du PIB, en 2019 à la faveur, notamment, de la poursuite de la reprise de l’activité dans la branche Hôtellerie et restauration.
Comparativement à 2018, les indicateurs du tourisme et du transport aérien ont affiché une nette amélioration en 2019 avec des taux de variation de +15,4% pour les entrées des non-résidents, de +10,9% pour le nombre de nuitées hôtelières et de +7,5% pour le nombre de passagers aériens.
Concernant l’activité agricole, la BCT note que la valeur ajoutée s’est accrue de 1,7% sur les 9 premiers mois de 2019 portant la marque d’une campagne céréalière exceptionnelle qui s’est établie à 23,8 millions de quintaux (contre 14,1 millions une année auparavant) et qui aurait compensé en partie la baisse importante de la production des olives à huile pour la saison 2018/2019 (750.000 tonnes contre 1.616.000 tonnes réalisée durant la saison antérieure.