La paix sociale se fragilise au Mali. Une quintuple grève des comités syndicaux des Directions Administratives et Financières (DAF) , des Direction des Ressources Humaines (DRH), des cellule de planification et de statistique (CPS), des Direction des Finances et du Matériel (DFM) de la Primature et départements ministériels est en cours depuis le 2 mars 2020. La coordination des grévistes qui entend maintenir le mouvement jusqu’au 19 mars prochain exige en particulier le paiement de la « prime de sujétion pour risque ».
Selon Doukaye Coulibaly, coordinateur général adjoint de la Coordination, «il faut que le gouvernement ramène cette prime à 25% du salaire au lieu de 10% pour le personnel de la DAF et des DFM, de la Primature et des départements ministériels et que les dispositions du décret du 8 août 2018 soient en intégralité élargies aux personnels des DRH des départements ministériels », a-t-il revendiqué. La coordination dit avoir été empêchée par les éléments du Commissariat de police du 10ème arrondissement, d’accéder à l’hôtel des Finances pour constater si le mot d’ordre avait été suivi par ses militants dans ce service.
Aux dires du coordinateur adjoint, «l’instruction aurait été donnée aux Forces de l’ordre par le directeur du CPS Environnement, Eaux, Urbanisme et domaine d’Etat. Une attitude considérée par les grévistes comme « anticonstitutionnelle et anti-démocratique et comme une violation grave du droit syndical».
Le syndicat dit regretter cette attitude du gouvernement du premier ministre Boubou Cissé. « En 1991 quand le peuple malien acquerrait cette démocratie, il y’avait un certain nombre de textes qui l’accompagnaient, en commençant par la Constitution de 1992 qui stipule que tout texte règlementaire et législatif qui va à l’encontre de la démocratie est tacitement abrogé », fulmine la coordination.