Transformer le déploiement de l’énergie propre en Afrique grâce à des investissements obéissant aux principes de responsabilité environnementale, sociale et de gouvernance
La Commission économique pour l’Afrique (CEA – l’organe régional des Nations unies) et la Pacific Investment Management Company (PIMCO), basée aux États-Unis, ont uni leurs forces pour accélérer le financement du secteur privé afin de stimuler l’utilisation transformatrice des sources d’énergie renouvelables en Afrique sur la base des principes de responsabilité environnementale, sociale et de gouvernance (principes ESG). L’annonce a été faite lors du troisième Forum des entreprises africaines organisé par la CEA à l’hôtel Sheraton d’Addis-Abeba, le 11 février 2020. L’initiative conjointe de la CEA et de PIMCO, en association avec Africa50, la Banque de développement d’Afrique australe et l’Autorité nigériane pour les investissements souverains, est basée sur l’objectif de développement durable 7 (ODD 7) (Assurer l’accès de tous à une énergie abordable, fiable, durable et moderne).
PIMCO, une société mondiale de gestion d’investissements dont les actifs s’élèvent à 1 900 milliards de dollars, considère l’Afrique comme une destination clé pour ses investissements ESG. Dotée d’abondantes ressources en énergie renouvelable – notamment solaire, hydraulique, éolienne et géothermique – l’Afrique est sans doute la dernière terre en friche pour le déploiement transformateur de l’énergie propre dans le contexte de la crise climatique mondiale. C’est dans le cadre de ses efforts visant à orienter les ressources substantielles nécessaires pour répondre aux demandes énergétiques croissantes de l’Afrique que la CEA a conçu l’Initiative concernant l’ODD 7 pour l’Afrique. Les sources de ces demandes d’énergie sont notamment la croissance démographique et économique, l’industrialisation et les changements climatiques. Grâce à la mobilisation des financements du secteur privé, l’Initiative soutient les pays dans leurs efforts visant à renforcer leurs contributions déterminées au niveau national à l’action climatique dans le cadre de l’Accord de Paris.
L’Initiative repose sur trois piliers qui se renforcent mutuellement, à savoir la durabilité, la gouvernance et le financement, et est conçue pour aligner les intérêts des pays sur ceux du secteur privé et pour accélérer, sur les plans tant de l’échelle que du rythme, le financement transformateur du secteur privé afin d’investir dans le déploiement de l’énergie propre en Afrique. Le pilier « durabilité » de l’Initiative exige des pays et des investisseurs qu’ils s’engagent à réaliser des investissements écologiquement, socialement et financièrement judicieux, avec comme point d’entrée, les contributions déterminées au niveau national. Le pilier « gouvernance » exige des pays qu’ils s’attaquent aux obstacles politiques et réglementaires dans leur secteur de l’énergie et vise à faire en sorte que les parties adhèrent aux principes de l’investissement responsable tels que les Principes des Nations unies pour l’investissement responsable, qui couvrent les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance. PIMCO considère donc l’Initiative comme un mécanisme stratégique et naturellement cohérent pour entrer sur le marché de l’énergie propre du continent grâce à ses investissements ESG.
L’Initiative a le potentiel à la fois de permettre le financement par le secteur privé et d’augmenter considérablement le volume des interventions en matière d’énergie propre dans les contributions déterminées au niveau national des pays africains bien au-delà de la capacité actuelle de 22 000 MW. En effet, l’Initiative facilite déjà l’évaluation des actifs d’énergie propre pour l’investissement dans un certain nombre de pays africains, notamment l’Afrique du Sud, l’Angola, l’Éthiopie, le Kenya, le Maroc, le Mozambique, le Sénégal et le Togo. Elle arrive à point nommé, car, d’après l’expérience des investissements du secteur privé dans la production d’énergie propre en Afrique, les tarifs sont de plus en plus compétitifs au niveau mondial dans des pays comme l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Maroc, le Sénégal et la Zambie.
La CEA a apporté une contribution novatrice à la satisfaction des besoins énergétiques du continent en associant PIMCO à la promotion des investissements ESG en Afrique. Cela permettra de mobiliser les investissements gigantesques nécessaires pour combler l’énorme déficit énergétique de l’Afrique, de stimuler la transformation sociale et économique et d’élever le niveau d’ambition et d’action en matière de climat sur tout le continent.