Le procès autour du scandale des crédits cachés au Mozambique (affaire de corruption de 2 milliards de dollars) semble prendre une autre tournure.
En effet, les procureurs américains qui enquêtent sur le rôle du Credit Suisse Group AG croient avoir des preuves de la culpabilité de la banque, rapportent lundi 16 mars des sources judiciaires. Selon un juriste américain, «les procureurs estiment que le Credit Suisse peut être tenu pénalement responsable des délits de ses employés s’ils ont été commis dans le cadre de leurs fonctions et ont profité au moins en partie à la banque».
Le parquet estime qu’un accord sur le plaidoyer et les témoignages de deux anciens banquiers lors d’un procès ultérieur leur donne des preuves de la culpabilité de la banque. L’établissement bancaire par l’intermédiaire de son porte-parole a fait savoir qu’il va continuer de coopérer avec toutes les autorités chargées de l’enquête. Des sources révèlent que des pourparlers entre les procureurs et le Credit Suisse pourraient durer jusqu’à un an.
La banque, qui conteste que les témoignages de ses anciens banquiers aient prouvé sa culpabilité, pourrait porter plainte contre eux.
L’affaire découle de prêts que le Credit Suisse a aidé à organiser entre 2013 et 2016 pour développer les défenses côtières du Mozambique, la flotte de navigation et l’industrie de la pêche au thon. Les trois anciens banquiers du Credit Suisse, ainsi que deux intermédiaires et trois représentants du gouvernement mozambicain, ont été inculpés en 2018 pour blanchiment d’argent et escroquerie à des investisseurs américains. Ces derniers avaient participé au financement de ces projets. Les procureurs américains ont déclaré qu’au moins 200 millions de dollars des prêts avaient été détournés par les anciens banquiers du Credit Suisse. En 2019, ils ont plaidé coupable.