Il s’agit d’une crise mondiale qui affecte le monde entier. L’Afrique, cependant, sera plus durement touchée par un bilan économique lourd et durable, qui menacera les progrès et les perspectives, creusera les inégalités entre les pays et à l’intérieur des pays et aggravera les fragilités actuelles.
Les pays africains ont besoin de soutien pour se préparer à la crise sanitaire et aux retombées économiques. Les mesures prises en Asie, Europe et Amérique du Nord telles que l’éloignement physique (social) et le lavage régulier des mains seront un défi particulier pour les pays avec une connectivité Internet limitée, des populations denses, un accès inégal à l’eau et des filets de sécurité sociale limités.
Conformément aux mesures prises à travers le monde, les pays africains se préparent aux pires effets de cette pandémie.
Voici les trois choses que le G20 doit faire :
1. Appui à une riposte sanitaire et humaine immédiate
a. Les dirigeants du G20 devraient soutenir et encourager l’ouverture de couloirs commerciaux, en particulier pour les produits pharmaceutiques et autres fournitures médicales, ainsi que le soutien à la mise à niveau des infrastructures sanitaires et fournir un soutien direct aux installations existantes. Cela permettra aux pays de se concentrer autant que possible sur la prévention et commencer à construire des installations curatives. Un soutien devrait être fourni à l’OMS et au CDC Afrique avec des fonds acheminés par le biais du Fonds mondial, de GAVI et d’autres.
b. Les dirigeants du G20 devraient soutenir les campagnes de santé publique et l’accès à l’information, notamment par le biais d’un partenariat accéléré du secteur privé pour la connectivité Internet afin de permettre à l’activité économique de se poursuivre pendant que les mesures de distanciation sociale sont en place et de soutenir le partage efficace des informations sur la pandémie.
2. Mettre en place un plan de relance économique immédiat et d’urgence au sein des gouvernements africains et dans leurs efforts de riposte contre la pandémie de COVID-19
a. Les dirigeants du G20 devraient annoncer 100 milliards de dollars américains (en plus des 50 milliards de dollars déjà engagés) pour financer la riposte sanitaire immédiate, les filets de sécurité sociale pour les plus vulnérables, l’alimentation des enfants non scolarisés et protéger les emplois. En proportion du PIB, cela correspond aux mesures prises dans d’autres régions. Pour garantir un espace budgétaire et des liquidités immédiats, ce paquet devrait inclure une exonération de tous les paiements d’intérêts, estimés à 44 milliards de dollars américains pour 2020.
b. Les dirigeants du G20 devraient soutenir une exonération sur le capital et l’intérêt pour les États africains fragiles tels que le Sahel, la République centrafricaine et d’autres qui sont déjà aux prises avec le fardeau de la dette et ont un espace budgétaire limité.
c. Les dirigeants du G20 devraient approuver l’amélioration de la prévisibilité, de la transparence et de la responsabilité des flux financiers afin que les ministres des finances puissent planifier efficacement et que les parties prenantes de la société civile puissent aider à suivre les flux pour s’assurer d’atteindre les plus démunis.
3. Mettre en œuvre des mesures d’urgence pour protéger 30 millions d’emplois immédiatement menacés sur le continent, en particulier dans les secteurs du tourisme et des compagnies aériennes.
a. Les dirigeants du G20 devraient prendre des mesures pour soutenir les importations et les exportations agricoles, le secteur pharmaceutique et le secteur bancaire. Une facilité de crédit étendue, des plans de refinancement et des facilités de garantie devraient être utilisés pour renoncer, restructurer et fournir des liquidités supplémentaires en 2020.
b. Les dirigeants du G20 devraient soutenir une ligne de liquidité à la disposition du secteur privé opérant en Afrique pour garantir que les achats essentiels puissent continuer et que toutes les PME dépendantes du commerce puissent continuer à fonctionner.
c. Les dirigeants du G20 devraient veiller à ce que les plans de relance nationaux et régionaux couvrant les systèmes privés et financiers incluent des mesures de soutien aux entreprises africaines permettant la suspension du crédit-bail, de la dette et d’autres remboursements aux entreprises mondiales.