De notre correspondant permanent à Bamako, Daouda B Koné.
La journée du dimanche 29 mars 2020 s’annonce particulière à Bamako, capitale du Mali, en raison du maintien du premier tour des législatives dans un contexte de psychose liée au décompte quotidien des nouveaux cas de personnes infectées par le coronavirus (Covid-19). Longtemps épargné, le Mali a vu en l’espace d’une semaine, son décompte bondir de « zéro » à 18 cas positifs.
A l’entrée de certains centres de vote, l’on constate une affiche de sensibilisation et un robinet pour se laver les mains même si, il faut en convenir, tous les électeurs ne s’y soumettent pas. La majorité des personnes rencontrées portaient un masque en tissu ou en papier et n’avait aucune idée des formules à la mode comme « distanciation sociale » ou « gestes barrières ». Difficile de dompter la spontanéité africaine.
Par contre, les assesseurs ont dû apporter leurs propres masques car il n’en a été distribué qu’un par bureau de vite. De même, une seule paire de gants a été donnée par bureau de vote. En commune V du district de Bamako, l’un des candidats de l’Alliance Denommée APR-RPM, entre l’Alliance pour leMali (APR)le Rassemblement pour le Mali (RPM), affirme avoir voté dans l’inquiétude totale. « Je me suis acquitté ce matin d’un de mes devoirs civiques. J’invite en conséquence, toute la population du Mali et celle de la commune V en particulier à sortir massivement pour aller voter. Le vote est un devoir civique qui vous permet d’affirmer votre place au sein de la société. Je vous invite aussi à respecter les consignes barrières contre le corinavirus », a-t-il affirmé.
A 08h5 minutes, nous sommes au centre de vote de Daoudabougou II du district de Bamako en Commune V. Rencontré sur les lieux, Adama Traoré, secrétaire administratif du Parti pour l’action civique et patriotique (PACP) dit avoir accompli son devoir citoyen. « Bonne journée électorale à chacune et à chacun », dit-il sobrement, l’air satisfait. Partout où nous sommes passés, nous avons constaté la même affiche et des message pour rappeler le respect des consignes barrières. Abdoul Razack Mahamoudou Maïga, blogueur, affirme que que « Cette photo de sensibilisation est affichée devant tous les bureaux de vote pour rappeler aux électeurs les consignes d’hygiène contre le coronavirys. «Dieu protège mon pays», marmonne-t-il. Il etait 08h10 minutes.
A 0840 minutes, au centre de vote de l’école fondamentale de Niaréla, l’affluence est très faible. « Nous constatons seulement deux kits contenants chacun un petit savon de la marque Koulikoro (vive le Made In Mali) pour 41 bureaux de vote », une déception selon un électeur. En commune 6 du district de Bamako, il est 08h56, les votes ont commencé au centre de vote de Senou. Il y a 25 bureaux de vote. Le président du bureau numéro 21 a demandé la présentation de mandat de chacun des membres du bureau après la mise à disposition de l’urne.
Au bureau de vote N12 du centre de vote de Yirimadjo, tout estaussi fin prêt selon Abdoulaye Magassouba. Selon ce président du bureau, les preventions mises en place contre le covid-19 son à la hauteur. « Elles sont efficaces avec leurs strategies de protection et la mise à disposition d’un gel hydro-alcolique du gouvernement pour protéger les électeurs du covid 19 », a-t-il laissé entendre. Au centre de vote de l’école fondamentale de Niaréla, le constat est tout autre. Ici, la plupart des bureaux de vote sont sans président, tous des enseignants. Et sur le champs, ils ont été remplacés.
Il est 09h11. Au bureau de vote 03 du centre Djeka Fané de Senou, seulement 3 personnes ont voté et c’est la moyenne dans le dit centre. Aucune queue devant les autres bureaux. En commune II du District de Bamako, au Centre de vote de l’école fondamentale Ismaila Diawara de Quinzambougou, il est 9 h 15 minutes. Les agents électoraux sont tous dans les bureaux. Un seul kit de lavage des mains pour les 34 bureaux de vote. Des gels dans les bureaux de vote. Une trentaine de policiers et gendarmes postés à l’entrée du centre. En principe, c’est ici que doit voter Karim Keita, le fils du président de la Republique, Ibrahim Boubacar KEITA: »à l’heure où je vous parle, au centre de vote de NIARELA, le bureau N°28 est fin prêt pour les électeurs .C’est d’ailleurs le premier à être ouvert au centre de NIARELA, bastion de l’honorable Karim KEITA », témoigne ce militant de la coalition au pouvoir.
En commune I et dans le centre du groupe scolaire Flabougo, Il est 9h10mn et parmi les 28 bureaux de vote de ce centre, 12 ne sont pas encore installés. Un électeur qui devrait voter dans le bureau 27 qui fait partie de ceux qui ne sont pas installés s’exclame avec de grands gestes soulevant son boubou et occasionnant par ses gestes amples un improbable courant d’air par temps calme. « c’est bon, ce n’est pas sérieux, je rentre chez moi ».