Dans la ville de Kinshasa, épicentre de la pandémie de Coronavirus en RDC, les médecins, s’estimant premiers exposés, réclament une amélioration de leurs conditions de travail et la restructuration du système sanitaire congolais. « Depuis la déclaration de la pandémie du Coronavirus à Kinshasa, le 10 mars 2020, le personnel soignant congolais accomplit son travail sous très haut risque. Et, alors que les autres travailleurs de la République ont sensiblement réduit leur rythme du travail et d’autres font du télétravail, les médecins multiplient leurs heures de travail pour répondre aux besoins de prise en charge médical », font-ils remarquer.
Malheureusement, aucune disposition particulière n’a été prise pour eux par le gouvernement aux fins d’améliorer leurs conditions de vie et de travail. « La pandémie de Coronavirus détériore davantage les conditions de vie et de travail du personnel médical. Le médecin est exposé au premier niveau. C’est lui qui assure les soins médicaux. Et la prime de risque est demeurée inchangée malgré l’inflation. Quand il convertit sa prime en dollars, il se retrouve avec 300 USD. On ne sait pas pourquoi nous sommes abandonnés comme ça », se plaint l’un d’eux.
Certains parmi eux ne sont même pas encore inscrits sur les listes de paie et, donc, travaillent sans salaire. «Des médecins, qui travaillent, ne reçoivent même pas leurs primes de risque. Ils refusent même d’aller à l’hôpital puisqu’ils ne veulent pas mettre leur vie en danger. Ceux qui travaillent manquent du matériel de protection et des moyens de transport », se désole un médecin à la porte d’un hôpital.
Et d’ajouter :«nous sommes pendant la période de masques mais, à l’hôpital, il n’y avait pas de masques. Je devrais me débrouiller. J’ai utilisé un papier mouchoir. On est vraiment exposé. On se bat pour trouver une place dans le transport en commun », témoigne un autre médecin.Pour lier les deux bouts du mois, certains médecins accordent plus d’importance aux hôpitaux privés. « En plus de notre temps de travail dans les hôpitaux de l’Etat, on est obligé aussi d’aller dans les structures privées. Là, les conditions de travail sont quand même réunies, la prise en charge des médecins est quand même aussi mieux par rapport aux structures de l’État ».