« A ce jour, tous les Etats membres de la zone UEMOA sont touchés par la pandémie avec le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire enregistrant les plus grands nombres de contaminations (222 cas pour le Burkina Faso et 165 cas pour la Côte d’Ivoire au 29 mars 2020) », détaille l’agence de notation Bloomfield dans un rapport paru le 3 avril 2020 et consacré à l’évaluation de l’impact de la pandémie dans l’Union.
Premier constat: les mesures strictes mises en place par les différents Etats membres pour stopper la propagation de l’épidémie (Etat d’urgence, mise en quarantaine des malades, fermeture des établissements d’enseignement scolaires et parascolaires, etc) rencontrent des résistances dans les habituelles culturelles (salutations de la main par exemple), le maintien des manifestations religieuses ou festives et la faible capacité sanitaire et de confinement des malades.
Le rapport qui fait un tour d’horizon de la conjoncture mondiale estime que la pandémie qui touche tous les continents aura un impact direct sur les économies de la zone UEMOA. Cela par divers canaux :
1. Le commerce international ;
2. Les transferts des migrants qui proviennent de la zone euro pour plus de 66%,
3. L’activité économique nationale ;
4. Les finances publiques.
Les principaux pays de la zone exportent principalement les matières premières. Ces dernières années, relève Bloomfield, « il a été observé une tendance relativement à la hausse de ces différentes exportations en relation, soit avec la bonne performance de la production, soit avec l’amélioration des prix à l’international ».
En 2017, les cinq (5) principaux produits d’exportations de la zone sont : l’or, le cacao, le pétrole, la noix de cajou et le coton. Ils représentent 64,72% des exportations totales de biens. La répartition géographique des exportations officielles de l’Union montre que celles-ci sont destinées principalement à l’Europe (44,1%), suivie de l’Afrique (21,6%), de l’Asie (20,5%) et de l’Amérique (7,9%).
Au regard de la situation, l’agence de notation estime que les pays de la zone feront face à une forte pression sur leurs services de la dette. Les pays les plus exposés seront le Bénin ( 46,2% du PIB), le Bénin (42,9%) et le Togo (65%) au regard du service de la dette rapportées aux recettes publiques hors dons du FMI. De plus, la persistance du risque sécuritaire contribuera à réduire la marge de manœuvre de certains Etats, particulièrement le Mali et le Burkina Faso. Il apparait important pour les Etats de réussir à renégocier les conditions de leur dette au risque d’être en défaut.
En Zone UEMOA, estime l’agence, « seuls les Etats du Sénégal et de la Côte d’Ivoire ont révélé un plan de soutien à leur économie en plus des dispositions prises par la Banque Centrale ». Les mesures prises par les autres Etats se résument essentiellement aux mesures d’atténuation et de de prévention (axées sur la sensibilisation et le secteur de la santé) contre le Covid 19. Toutefois, les réflexions sont en cours pour des mesures pour faire face aux impacts socio- économiques de la pandémie.
En Côte d’Ivoire, le gouvernement a revu à la baisse sa prévision de croissance économique à 3,5% contre 7,2% initialement prévu pour 2020. L’Etat a élaboré un plan de soutien aux entreprises et aux populations qui se chiffre à 1 700 milliards de FCFA. Au Sénégal, le gouvernement a mis en place un fonds de riposte et de solidarité dénommé «ForceCovid-19 » visant à atténuer les effets négatifs de la crise sanitaire de 1000 milliards de FCFA.
La pandémie du Covid 19 met en exergue « les faiblesses du système de santé des pays de l’UEMOA face à une urgence sanitaire de cette ampleur ». Au delà du système sanitaire, elle vient, conclue l’agence, rappeler les nombreux déficits en infrastructures socio- économiques de base.
Un commentaire
Article très intéressant notamment l’analyse comparative des mesures de riposte des États.
PS: Quelques coquilles toutefois 👌