Abandonnée par l’Union Européenne, secourue par la Chine, Cuba et la Russie, l’Italie a ensuite vu l’Allemagne lui refuser le principe des « Coronabonds », ces obligations souveraines communes que l’Union Européenne envisageait d’émettre. Rome qui a débloqué 28 milliards d’euros pour combattre la pandémie, traine une dette équivalent à 135% de son PIB. Dans ces conditions macroéconomiques fragiles, une émission solitaire d’eurobonds se fera forcément à des intérêts olympiques.
De l’autre côté, la mise en commun des notes souveraines de la Grèce, de l’Italie et de l’Allemagne entrainerait un déclassement de la note globale de l’Union Européenne, avertissent les financiers. En un mot, Berlin, la fourmi de l’Europe, ne veut pas payer pour les cigales. D’où son hostilité à recourir à l’usage même conditionné du Mécanisme européen de stabilité (MES) pour sauver Rome.
Parlant de l’ Europe et du clivage entre pays riches et pays pauvres de l’Union, la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha González, a comparé la situation au naufrage du Titanic et souligné qu’il ne fallait pas trier les passagers à sauver selon qu’ils fussent de première ou de seconde classe. «Cette comparaison n’a rien de futile. L’Europe est en train de sombrer tandis que les gouvernements continuent de jouer la même musique, tel le célèbre orchestre du navire britannique. … Les pays d’Europe méridionale ne sont pas disposés à dire toujours amen aux puissants du Nord. La clé pourrait être entre les mains de la France, qui a l’habitude de suivre sa propre voie. L’évolution de la pandémie dans ce pays pourrait inciter Emmanuel Macron à pencher dans un sens ou dans l’autre», a-t-elle déclaré selon la vanguardia.
A défaut d’argent, la présidente de la Commission européenne a présenté jeudi ses excuses à l’Italie pour le manque de solidarité de l’Europe dans la gestion de la crise du nouveau coronavirus et elle a promis une aide accrue à la péninsule pour faire face aux retombées économiques de la pandémie. Dans une lettre publiée dans le quotidien italien La Repubblica, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, regrette que trop de pays de l’UE se soient au début de la pandémie trop concentrés sur leurs propres problèmes. Ces excuses calmeront-elles une opinion publique italienne outrée par l’absence d’aide médicale des pays du Nord de l’Europe contre la pandémie?
Un commentaire
Je suis d’accord avec l’Europe ce que ils ont fait avec l’Italie 🇮🇹 c’est honteux de leur part