Un montant de 118,7 milliards Fcfa pour soutenir les réformes visant, d’une part, à favoriser les investissements dans le cacao, l’agro-foresterie, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique dans le respect strict de l’environnement, et d’autre part, accélérer la mobilisation de ressources domestiques et renforcer l’efficacité des programmes sociaux en faveur des populations les plus pauvres. C’est l’objectif de l’accord de prêt signé, vendredi 3 avril, entre le gouvernement ivoirien et la Banque mondiale, à travers son guichet IDA (Association internationale de développement) portant appui budgétaire.
Selon le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances, représentant le gouvernement, Adama Coulibaly, cet appui est l’aboutissement de la réalisation satisfaisante de reformes menées dans plusieurs secteurs clé de l’économie nationale. Pour la directrice des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, le Benin, le Togo, et la Guinée, Coralie Gevers, les réformes engagées par le gouvernement et soutenues par la Banque mondiale vont contribuer à la mise en place d’un système de traçabilité du cacao, du producteur à l’acheteur. «En réponse aux demandes de consommateurs de par le monde, ce système garantira que cette production n’est pas le fruit du travail d’enfants et respecte les nouvelles normes forestières de la Côte d’Ivoire. Un tel système devrait encourager plus d’investissement privé et durable dans la filière cacao et amener les coopératives et les petits producteurs à obtenir un meilleur prix pour leurs fèves », poursuit-elle.
Selon la banque, cet accord de prêt encourage l’établissement de normes pour une production de cacao durable, facilite l’intégration de l’énergie solaire sur le réseau électrique, encourage de nouveaux investissements dans les énergies vertes, et, entre autres, améliore le ciblage des programmes de filets sociaux en enregistrant les familles pauvres dans le registre social.
Comme le reste du monde, la Côte d’Ivoire est frappée par la pandémie du Covid-19 qui aura un impact sur le niveau de vie de nombreux ménages. Cette crise met en évidence le besoin d’avoir un large système de filets sociaux pour soutenir les plus vulnérables. « L’adoption et le développement d’un registre social est une première étape importante pour établir un tel système national », ajoute Coralie Gevers. Le Gouvernement et la Banque mondiale ont collaboré étroitement avec d’autres partenaires techniques et financiers dans la préparation de ces réformes, notamment dans le domaine de l’énergie avec le ministère allemand de la coopération, le Bundesministerium für internationale Zusammenarbeit (BMZ), le groupe Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW) et la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GiZ). Les autorités allemandes ont approuvé en décembre 2019 un financement parallèle à hauteur de 60 millions d’euros et une assistance technique pour soutenir la mise en œuvre de certaines mesures énergétiques.