Par Ousmane Dieng*
En cette période de confinement contre le Covid-19, nous suivons avec beaucoup d’intérêt les avis des scientifiques, des médecins, des pouvoirs publics et des sociologues sur les gestes barrières pour rompre la chaine de transmission du virus. L’option de confiner les populations a été retenue pour des raisons de santé publique afin de sauver des vies : Restez chez-vous !
Cette mesure a conduit à l’arrêt de l’activité économique, à des anticipations rationnelles et irrationnelles face à l’incertitude. Cette situation génère un coût financier de plusieurs milliards de dollars, une décroissance du PIB, un déficit budgétaire abyssal, un endettement additionnel et une probable récession économique.
Le monde a besoin de se remettre au travail et au plus vite. Nous ne pouvons pas nous payer le luxe de congés forcés en attendant la mise sur pied d’un vaccin efficace et des tests de dépistages à grande échelle contre de Covid-19, en sus de l’incertitude sur la durée probable de l’immunité contre ce virus après guérison des patients infectés.
Nous assistons aussi à des débats contradictoires dignes d’un bouillon de culture entre les meilleures stratégies de lutte contre cette pandémie, à plusieurs niveaux et face à l’urgence. Nous avons entendu tout et son contraire entre scientifiques (infectiologues, microbiologistes, médecins, laboratoires pharmaceutiques) sur le protocole médical le plus approprié pour soigner cette infection respiratoire virale contagieuse à travers une méthodologie de mise en œuvre pour l’homologation d’un traitement face à l’urgence sanitaire.
Des enjeux financiers pour la commercialisation du traitement contre le Covid-19 et probablement des sous-jacents à prendre en compte dans ce débat, y compris dans la course au vaccin.
Traitement efficace contre la pandémie
Une certitude demeure ! Selon les médecins, des milliers de personnes infectées par le Covid-19 ont recouvré la santé après l’administration du protocole médical combinant l’hydroxychloroquine et l’azithromycine. Mieux plus récemment, le témoignage d’un médecin exerçant à New York sur la chaine d’information i24, a confirmé un taux de guérison de 100% de ses patients (700) infectés par le Covid-19 après avoir administré à un lot de 200 patients à haut risque de complication de la maladie, la combinaison de deux vieux médicaments (l’hydroxychloroquine et l’azithromycine) et un minéral (le zinc). Accusé d’arnaque par certains laboratoires pharmaceutiques, le médecin visé rétorque que cette allégation est motivée par des enjeux financiers. Il s’agit d’un traitement peu couteux de 20 dollars US par patient et accessible contre d’autres protocoles de soins utilisant de médicaments plus onéreux à raison de 100 dollars US par patient et sans compter les frais d’hospitalisation des cas graves en soins intensifs.
Face à ces avis contradictoires, ne sommes-nous pas naïfs à vouloir nous laisser convaincre sans être convaincu ? Sommes-nous pris en otage par le « business de la mort » ? Le coût économique, financier, social et humain causé par cette pandémie n’est-il pas déjà cher payé ?
Je passe sous silence le tollé général et l’indignation soulevés par le programme d’urgence de test d’un vaccin en Afrique. Que dire de la portée d’une note diplomatique qui prédit une tempête qui arrive en Afrique annonçant la crise de trop sur les appareils d’États ?
Port du masque
Le débat sur le port généralisé et obligatoire du masque semble enfin trouver un consensus après plusieurs semaines de négation et d’avis contradictoires entre scientifiques sur la pertinence de cette barrière de transmission contre le Covid-19. Nous avons entendu dire que le port du masque était réservé au personnel soignant. Nous sommes confortés de savoir que nous avançons dans la bonne direction contre la pandémie sauf que ce n’est pas gagné d’avance. Le consensus retrouvé autour du port obligatoire du masque a fait évoluer le débat sur le type et le format de masques à homologuer (masque chirurgical, masque de protection, masque en tissu coton réutilisable, …).
Le débat contradictoire entre scientifiques, professionnels de santé et pouvoirs publics observé dans les pays qui ont privilégié le confinement de leurs populations, pose la question du déconfinement. Comment s’organise-il face à la difficulté d’un dépistage à grande échelle des populations ?
À ce rythme des débats contradictoires, finira-t-on par imposer le port du voile intégral, de la tenue vestimentaire du « Ninja » et des gants de protection pour nous permettre de reprendre rapidement la vie économique et sociale après plusieurs semaines d’arrêt. Nous devons prendre des bonnes décisions sur un « timing » record en faveur de la protection des travailleurs.
L’exemple de la ville de Hong Kong est illustratif ; pour une ville de plus de 7 millions d’habitants avec une très forte densité, à part la fermeture des écoles ils n’ont pas opté pour le confinement total de la population mais plutôt pour une généralisation du port du masque comme premier geste barrière. Pendant ce temps, l’activité économique est maintenue telle quelle à tous les niveaux et, les cas de Covid-19 n’ont pas pour autant explosé. À fin Mars 2020, ils étaient à environ 600 cas pour seulement 4 décès en 3 mois d’épidémie.
Organisation du travail
Face au Covid-19, on semble oublier que l’organisation du travail prendra des nouvelles formes qui nécessiteront certainement un accompagnement dans la mise à jour des procédures (support, métier et pilotage), l’adaptation du système d’information et de gestion au sein des entreprises, la mise aux normes des dispositifs de contrôle interne performants face à cette nouvelle donne, l’optimisation des performances et de la productivité face à l’impératif d’observer les règles de distanciation sociale et des barrières de protection.
Cette nouvelle forme d’organisation du travail fera certainement l’objet de discussions entre les partenaires sociaux (le patronat, les syndicats des travailleurs, les ressources humaines, l’inspection du travail et les services d’hygiène). Il n’est pas exclu que cette contrainte sanitaire engendre la modification des règlements intérieurs des entreprises, prévoit des sanctions disciplinaires en cas de non-respect des nouvelles règles de distanciation sociale au sein de l’entreprise mais aussi l’obligation des employeurs à garantir la santé de leurs travailleurs et des clients.
Il n’est pas à exclure la prise de mesures fortes de dépistage systématique et rapide des clients du secteur des transports (terrestre, aérien et maritime) et du secteur touristique notamment dans les aéroports, les gares, les transports en commun et dans les hôtels. Plutôt la reprise du travail, mieux nous limiterons l’impact négatif de cette pandémie sur nos économies.
Ousmane DIENG
M. Ousmane DIENG a acquis une expérience professionnelle de 17 années dans le conseil et l’audit. M. DIENG a fondé le Cabinet de conseil INGENIOUS Partners Consulting spécialisé dans la stratégie, le Conseil Financier, l’entreprenariat, l’organisation, l’optimisation des performances, le contrôle et l’économie.