Si l’agence de notation Standard & Poor’s a laissé inchangée la note sur la dette souveraine française vendredi à « AA » et maintenu une perspective stable, il n’en reste pas moins que la situation macroéconomique de l’Hexagone suscite beaucoup d’interrogations. L’épidémie de coronavirus précipite la récession avec, estime l’agence américaine, une contraction d’environ 1,7% du PIB en 2020. Quant au déficit budgétaire, il devrait s’établir à 4,3% du PIB (soit nettement plus que ce qu’a prévu le gouvernement (3,9%) pour une dette publique globale à plus de 100% du PIB.
Dans le fond, S&P reste confiant quant au bien fondé des mesures de relance initiées par le président Emmanuel Macron, sans céder toutefois à l’euphorie: « Nous estimons que les récentes réformes économiques, budgétaires et structurelles gouvernementales ont amélioré la capacité de l’économie à affronter le choc temporaire actuel », poursuit S&P dans un communiqué.
S&P rejoint l’avis de sa rivale Moody’s qui avait, à la mi-février, également laissé inchangée la note de la France à Aa2, mais avait abaissé la perspective de positive à stable, en raison de l’efficacité moins forte que prévu des mesures fiscales pour enrayer le creusement du déficit public. Le ministre des Finances Bruno Le Maire avait reconnu lundi que la récession qui frapperait la France cette année serait beaucoup forte que -1%, le niveau estimé au début de la période de confinement.