Face à la menace sanitaire mondiale, le processus électoral ivoirien se trouve aujourd’hui relégué au second plan, le droit à la vie découlant d’une bonne santé étant prioritaire sur toute autre considération, estime le Groupe de plaidoyer et d’action pour une transparence électorale (Gpate), qui exhorte le gouvernement à «envisager le report des élections générales 2020».
Selon le président de cette coalition, Abraham Denis Yaurobat, dans la perception populaire, l’urgence de la lutte contre le Covid 19 supplante les opérations d’établissement des documents administratifs, l’enrôlement sur la liste électorale, le contentieux de la liste électorale, les débats sur le code électoral et la commission électorale indépendante. « Cependant, dans cet environnement de crise sanitaire aiguë, le gouvernement poursuit les opérations d’établissement des documents d’identités dans l’indifférence des populations et des autres parties prenantes, plus préoccupées par leur état de santé ».
Dans ces conditions, poursuit Abraham Denis Yaurobat, le processus électoral, s’il venait à être maintenu, entamerait la participation des populations en raison du traumatisme né de cette pandémie. « Des autorités issues de telles élections trouveraient leur légitimité grevée », fait-il remarquer. Pour le Gpate, l’effort financier, hors norme (10% du PIB) qu’implique la crise sanitaire, ne pourrait permettre à la Côte d’ivoire de faire face aux engagements financiers d’un processus électoral crédible.
En clair, le groupement appelle le gouvernement, en concertation avec les institutions de la République, les partis politiques et les forces sociales, à envisager le report des élections générales de 2020 dans les limites de la Constitution. Conscient des efforts multipliés par l’Etat de Côte d’Ivoire, au plan économique sanitaire et social pour briser la chaine de propagation de la maladie, à la suite des mesures barrières, le Gpate a approuvé l’action du Conseil National de sécurité visant à renforcer le dispositif de prévention et le discours du Chef de l’Etat, annonçant un financement de 95,880 milliards Fcfa pour freiner l’évolution du virus. Tout comme le plan de soutien de 1700 milliards Fcfa que le Premier ministre a bien voulu faire porter à la population.