Le président tchadien a regagné la capitale, Ndjamena après avoir passé plus de deux semaines dans les confins des îles du Lac Tchad pour diriger personnellement la contre-offensive contre Boko Haram.
Depuis le 24 mars 2020, Idriss Déby Itno a momentanément transformé les îles du Lac Tchad en cœur du pays, après y avoir aménagé le quartier général de l’armée en vue d’apporter une riposte adéquate à la secte terroriste Boko Haram.
Un déménagement de Ndjamena pour le Sud du pays imposé par des enjeux sécuritaires puisque quelques jours avant de monter au front, l’armée tchadienne dont la bravoure et le professionnalisme sont connus venait de subir une perte mémorable, avec près de 100 soldats tués par les terroristes.
Une situation considérée comme un « affront » et dont une réaction musclée de l’armée devenait quasi obligatoire, en vue de rassurer les citoyens et de remonter le moral des troupes. Pour mener cette expédition punitive, le dirigeant tchadien a troqué smoking et gandoura pour le treillis militaire dont il est du reste un officier supérieur.
Revenu le 09 avril 2020 dans la capitale, tout laisse croire que l’objectif a été atteint. « Je suis de retour dans la capitale. Je remercie très sincèrement toutes les Tchadiennes et tous les Tchadiens ainsi que les frères et sœurs africains pour le soutien apporté à nos Forces de Défense et de Sécurité. La paix, la sécurité et la stabilité sont des valeurs sacrées », a déclaré Idriss Déby.
Des opérations militaires qui ont permis de procéder à un nettoyage des îles du Lac Tchad avec parfois des incursions au Nigeria et au Niger pour poursuivre des éléments de Boko Haram.
L’opération dénommée « Colère de Bohoma » a permis à l’armée de reprendre ses positions, puisque « 90 à 95% de la secte terroriste a été décimée dans les zones d’opérations » a déclaré le président tchadien.
En dehors du Tchad dont l’armée a connu une énorme perte dans ses rangs, ces dernières semaines, l’on note un regain du mouvement terroriste, avec la multiplication des attaques meurtrières au Cameroun, au Niger et au Nigeria.
En accord avec les autorités nigérianes et nigériennes, les forces de défense et de sécurité tchadiennes resteront jusqu’au 24 avril prochain dans les îles du Niger, du Nigeria, en attendant de passer la main aux soldats de ces pays.
Comme actes d’encouragements sous le drapeau, le président a annoncé que tous les éléments qui participent dans ces zones pour lutter contre les terroristes vont recevoir un avancement en grade, parce qu’ils le « méritent ». Au regard de la situation actuelle « aucun tchadien ne participera à une opération militaire en dehors du Tchad » a précisé Idriss Déby. Une déclaration qui est loin d’être anodine, et qui nécessite sans doute une restructuration de la Force multinationale mixte (FMM) constituée des armées du Cameroun, du Niger, du Nigeria et du Tchad déployer dans cette zone pour barrer la voie à Boko Haram.