Par Cheickna Cissé
Le 10 avril 2020, le chef de l’État malien Ibrahim Boubacar Keïta s’est adressé à ses compatriotes, pour la troisième fois depuis le début de la pandémie du Covid-19. Une digue sanitaire et sociale à 500 milliards de francs CFA a été dressée pour freiner et compenser la propagation du redoutable virus. Au-delà des importantes annonces faites, pour plusieurs observateurs, c’est l’un des meilleurs discours de la carrière politique du président IBK. Analyse discursive.
« Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain, de respecter et de faire respecter la constitution et la loi, de remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national. Je m’engage solennellement et sur l’honneur à mettre tout en œuvre pour la réalisation de l’unité africaine. » En prononçant ce serment constitutionnel le 4 septembre 2013 et en le rééditant cinq plus tard, à la faveur de son second mandat, le président Ibrahim Boubacar Keïta, plus connu sous le surnom d’IBK, avait pleinement conscience de la charge de la fonction présidentielle au Mali. Un pays sahélo-saharien en proie depuis mars 2012 à une crise multidimensionnelle dont il peine à se défaire. Et pour ne rien n’arranger à cette situation presque intenable, voilà le Covid-19 qui s’y invite en soufflant sur les braises sociales et financières encore ardentes et incandescentes.
Face au drame sanitaire qui se profile à l’horizon pour le monde entier, les prospectivistes de l’ancienne puissance coloniale parient sur l’effondrement de ses anciennes colonies, des « régimes fragiles » au Sahel aux pouvoirs « en bout de course » en Afrique centrale. Dans une note datée du 24 mars, au titre fort révélateur « L’effet pangolin : la tempête qui vient en Afrique ? », le Centre d’analyse, de prévision et de stratégie (CAPS) du ministère français des Affaires étrangères estime que « l’onde de choc à venir du Covid-19 pourrait être le coup de trop porté aux appareils d’Etat [africains] », qui vont faire « massivement la preuve de [leur] incapacité à protéger [leurs] populations ». Dès lors, insistent les auteurs de la note, il faut que la France anticipe cette « perte de crédit » et cette « faillite des gouvernants » africains, en privilégiant « l’émergence d’autres formes d’autorités africaines crédibles ».
Le 10 avril 2020, le président IBK a conjuré, d’une certaine façon, cette prédiction apocalyptique. Dans une adresse historique à la nation, il a su se montrer à la hauteur de sa charge, tant par la portée que par la densité du texte de son discours.
L’énonciation de l’allocution, à l’apparence simple et accessible, n’est point dénuée de complexité. Pour tenter d’en percer les subtilités, nous allons utiliser la grille de lecture de la chercheuse Amélie Seignour, avant de vous livrer le contenu de l’énoncé.
Entre les nécessités sanitaires et les conséquences économiques induites par le coronavirus, le Président malien a fait son choix. Celui de préserver ce qu’il y a de plus essentiel, la vie de ses concitoyens et des hôtes du Mali. « [Le gouvernement] est le principal garant de la santé publique », a-t-il martelé.
Le message du Président malien se voulait clair : le Covid-19 est une réalité. Il « existe [et] est chez nous » ; mais rassurez-vous « j’assume la charge ».
Le discours était argumentatif. Fait rare, il était à la fois démonstratif, expositif et dialogique. Le Président IBK est apparu comme un dirigeant protecteur et compatissant. Avec une prosodie calibrée, il a su rassurer, et surtout alerter, clarifier et lever certaines ambigüités. Il a même utilisé une hypotypose : « J’ai entendu, un jeune homme, un de mes fils, dire qu’il n’y croyait pas du tout, il n’était prêt à y croire, ni hier, ni aujourd’hui, ni demain. Fiston, reviens sur terre, ce mal existe et a fait des dégâts, de grandes personnalités africaines en ont été victimes, de grands artistes ne sont plus. Tout le monde a entendu ce départ de Manu Dibango, tous les sportifs africains ont entendu que l’ancien président de l’OM, Pap Diouf, n’était plus de ce monde. » Il poursuit : « Ne voyez nulle théorie du complot, nulle manœuvre de diversion, mais la seule manière d’épargner à la nation les scènes d’apocalypse que nous voyons ailleurs ».
C’était un discours plein de sagesse, de fraternité et de solidarité. Il était disruptif, suivant le prisme aristotélicien. Les qualités d’orateur, et même de rhéteur, du président IBK ne sont pas méconnues (ethos). A tel point qu’il a pris l’habitude d’en abuser au risque, souvent, d’en rétamer. Avec une mise en scène presque parfaite, le Président a arboré un masque de protection assorti à la couleur de son boubou bleu ciel qui renvoyait au-delà de l’harmonie à un orémus : « Plaise au Ciel ! »
En moins d’une demi-heure (24 minutes), le Président a su capter l’attention de ses concitoyens (pathos). La charge émotionnelle a atteint son point culminant dans la dernière partie du discours : « Je voulais vous parler. A certains, j’ai parlé comme parlerait un père. A d’autres un grand-père. A certains autres, un fils, un frère. A tous, je parle en tant que serviteur fier et honoré. J’assume la charge dans un temps de gravités successives et cumulées. Le destin a voulu qu’en ce moment le fardeau soit lourd. Mais je l’accepte. Car rien n’est plus grand que le Mali. »
Au-delà de l’émotivité recherchée, le discours du Président IBK s’appuyait sur une argumentation empirique et logique (logos). Pour l’exposer, il fallait une voix qui porte. Comme par féérie, le timbre de voix qui ronronne d’habitude était audible. Nul besoin de tendre l’oreille ou de recourir au Littré pour mieux saisir l’énoncé. L’élocution était de bonne facture, alliant persuasion, dissuasion et compassion. La verticalité du corps, le regard affirmé et la voix grave, posée et imposée, donnaient à la posture du Président la hauteur de l’enjeu.
C’était un discours de responsabilité. Sans nourrir la polémique encore moins la polarisation, le texte était pleinement assumé par le sujet « situé », au sens sartrien. En témoignent les vingt-deux pronoms personnels de la première personne du singulier (« je ») utilisés tantôt avec autorité « j’assume la charge dans un temps de gravités successives et cumulées », tantôt avec empathie et bienveillance : « je m’adresse solennellement à vous », « je voulais vous parler », « je parle en tant que serviteur fier et honoré », « je voudrais vous supplier », « j’ai grand espoir ».
Le Président malien s’est même permis d’utiliser une singulière rhétorique « je suis sûr d’être votre fidèle interprète » et aussi une épanalepse (« je salue notre personnel de santé » ; « je salue ensuite les forces de sécurité et de défense » ; « je salue enfin ces Maliennes et ces Maliens sans grands moyens »). Cette singularité de l’usage pronominal avec des verbes déclaratifs se justifie tantôt pour capter l’attention (« j’y reviendrai » ; « je le répète »), tantôt pour changer de registre émotionnel (« j’ai le plaisir d’annoncer »), tantôt pour instruire (« j’y engage le gouvernement » ; « j’aimerais leur dire ici et maintenant »).
Le discours présidentiel se voulait aussi rassembleur et participatif, presque interactif dans un jeu d’influence. Il a pu projeter, dans l’esprit des allocutaires les plus sceptiques, une représentation plus prosaïque du réel. L’usage intensif de « nous » dans des phrases performatives démontre cette dimension dialogique du prononcé avec une quarantaine d’occurrences. Comme sujet, ce pronom est principalement suivi des verbes « devoir (« nous devons serrer les rangs » ; « nous devons le vaincre» ; « nous devons tous renoncer à quelque chose »), « pouvoir » (« nous pouvons le vaincre »), « être » (« nous sommes bien capables » ; « nous sommes en guerre […] contre le terrorisme » ; « nous sommes également […] sur le front d’une demande sociale sans précédent » ; « nous sommes pris à la gorge »), « avoir » (« nous n’avons pas d’autre choix » ; « nous avons un devoir de compassion »). Ce partage de l’effort et de la responsabilité ne doit pas masquer la métonymie, cette figure de style que le Président utilise en parlant de « gouvernement » une dizaine de fois, pour la simple raison qu’il est le signifié (« le gouvernement du Mali […] est le gouvernement d’un pays pauvre » ; « le gouvernement […] a décidé plusieurs mesures sociales » ; « le gouvernement n’a pas d’autre choix que de s’assumer » ; « il est de la responsabilité du gouvernement »).
Pour sa chute, le Président malien a esquissé le monde d’après. Pour ce faire, il change de temps en utilisant le futur simple, pour rassurer ses concitoyens de lendemains meilleurs, proches et certains : « nous nous retrouverons bientôt sur les mêmes nattes d’un pays profondément social », « nous pourrons de nouveau nous donner la main et nous congratuler pour le combat de titan que nous aurons livré et gagné contre la Pandémie du Covid-19 ». Dans la partie conclusive de son discours, il fait une œillade affective, de fort belle manière, à de l’opposition politique dont le chef de file est actuellement dans les mains des groupes terroristes, par l’usage du présent du subjonctif comme il l’eut d’ailleurs commencé : « Plaise au Ciel également que notre frère Soumaila Cissé nous revienne très vite, libre et en bonne santé ! »
La structure temporelle du discours est ancrée dans un présent réel, plein d’incertitudes certes mais aussi porteur d’actions, à l’exception de quelques usages limités du passé, en incipit, pour mieux contextualiser l’énoncé et lui donner une texture dramatique : « quand nous tenions un Conseil National de Défense Extraordinaire », « notre pays n’enregistrait encore aucun cas », « il cherchait alors à anticiper », « si le mal déroulait chez nous », « il n’était prêt à y croire ». De manière symptomatique, le texte ne comporte presque pas de conditionnel, sauf pour s’attendrir sur l’affect (« je voudrais vous supplier », « j’aimerais leur dire »). C’est dire que le Président a pris le pari de s’affranchir de précautions langagières pour s’adresser « du fond du cœur » à ses concitoyens. N’a-t-il pas indiqué le 4 septembre 2018, lors de sa prestation de serment, qu’il sera « le président de toutes les Maliennes et de tous les Maliens (…). De tous ceux qui [lui] ont apporté leurs suffrages. De tous ceux qui ont fait d’autres choix. De tous ceux qui ne se sont pas exprimés lors de l’élection présidentielle » ?
Plan de riposte Covid-19 d’au moins 500 milliards de francs CFA
Pour lutter contre cette « arme de destruction massive » qu’est le Covid-19, l’État malien n’a pas hésité à casser sa tirelire. Les mesures sociales annoncées par son premier responsable coûteraient, suivant des « hypothèses basses », la somme faramineuse de 500 milliards de francs CFA aux finances publiques. Ce montant représente près du quart (23%) des recettes budgétaires de l’État au titre de l’année en cours. Le déficit budgétaire 2020 qui était initialement prévu à 423 milliards de francs CFA devrait plus que doubler pour se rapprocher de la barre des mille milliards de francs CFA (-10% du PIB). Un collectif budgétaire devrait être organisé lors de la nouvelle législature.
Le coton, le second produit d’exportation du pays, qui fait vivre plus de quatre millions de Maliens, enregistre une chute vertigineuse de son cours sur le marché international. L’indice Cotlook A a dévissé de 23% en trois mois, passant de 79 cts/lb en janvier 2020 à 61 cts/lb en mars 2020.
Le taux de croissance de l’économie malienne qui était projeté à 5% cette année pourrait être négatif si la crise sanitaire perdurait. Avec ce ralentissement économique, il faut s’attendre à une baisse drastique des recettes budgétaires (fiscales et douanières). Les flux des transferts des Maliens du monde devraient aussi connaître une nette baisse liée à la situation économique des pays d’accueil. Avec 521 milliards de francs CFA, ils représentaient 5,5% du PIB en 2018.
Le Président malien ne se fait guère d’illusion. « La récession est à nos portes, menaçant d’anéantir nos avancées récentes. C’est dire jusqu’où la pandémie du Covid-19 nous affectera », a-t-il tenu à préciser. Si des initiatives fortes et audacieuses ne sont pas prises, cette récession pourrait plonger le Mali dans l’une des crises économiques les plus graves de son histoire.
En dépit de ce « coût dissuasif », de ses « moyens modestes » et des « défis multiples » qui l’assaillent, « le gouvernement n’a pas d’autre choix que de s’assumer », a avancé le Président IBK. Aussi, il « accepte de consentir le plus grand sacrifice pour amoindrir l’impact négatif de la pandémie sur [son] économie et [sa] société ».
Hommage au corps soignant et aux forces de défense et de sécurité
Dès l’entame de son propos, le Président de la République a tenu à rendre un vibrant hommage au personnel de santé et aux forces de sécurité et de défense. « J’aimerais leur dire ici et maintenant, et je suis sûr d’être votre fidèle interprète en le faisant, que la nation est fière d’eux. Ils sont nos héros, ils sont les filles et les fils émérites de ce pays dont ils se montrent dignes de l’Histoire, des enjeux et des ambitions », a-t-il tenu à préciser.
Mesures inédites
Pour les ménages
- Un fonds spécial de 100 milliards de francs CFA pour les familles les plus vulnérables sera mis en place, à l’échelle des 703 communes du Mali. Des critères de vulnérabilité évalués et consensuels conditionneront l’accès à ce fonds qui sera géré de manière collégiale et transparente, avec l’administration publique, les chefs de villages et de quartiers, les organisations citoyennes, les autorités morales désignées par les bénéficiaires eux-mêmes ;
- Diminution pendant 3 mois, de la base taxable au cordon douanier des produits de première nécessité, notamment le riz et le lait ;
- Prise en charge pour les mois d’avril et de mai 2020, des factures d’électricité et d’eau des catégories relevant des tranches dites sociales, c’est-à-dire les plus démunies ;
- Exonération de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) sur les factures d’électricité et d’eau, de tous les consommateurs, pour les mois d’avril, mai et juin 2020 ;
- Distribution gratuite de 56 000 mille tonnes de céréales et de 16 000 tonnes d’aliments bétail aux populations vulnérables touchées par le Covid-19.
Pour les entreprises
- L’ensemble de la dette intérieure due au 31 décembre 2019 sera apuré, autant que sera diligenté le paiement des mandats au titre de l’exercice 2020 à hauteur de 100 milliards de francs CFA ;
- Le Fonds de Garantie du Secteur Privé sera doté d’un montant de 20 milliards de francs CFA destiné à garantir les besoins de financement des PME/PMI, des Systèmes Financiers Décentralisés, des industries et de certaines grandes entreprises affectées par la pandémie ;
- Des remises d’impôts, au cas par cas et secteur par secteur, aux entreprises privées impactées par les mesures de prévention du Covid-19, en l’occurrence les secteurs les plus sinistrés tels que les industries touristiques (Hôtellerie, Voyages et Restauration), culturels et les Transports, afin de protéger les emplois ;
- Les crédits de toutes les entreprises sinistrées suite au Covid-19 seront restructurés et des orientations seront données aux banques, afin que les entreprises maliennes puissent bénéficier des concessions accordées par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Pour le corps soignant et de sécurité
- Une prime spéciale sera payée au personnel de santé mobilisé ainsi qu’aux éléments des forces de sécurité et de défense affectés à la surveillance du couvre-feu et des lieux d’attroupements éventuels.
« Un Malien, un masque »
Le Président IBK a annoncé le lancement immédiat du programme « Un Malien, un masque » à travers une commande spéciale de 20 millions de masques lavables. Il a indiqué que « le masque est une barrière efficace pour tous. Il a fait sa preuve ailleurs. A défaut d’observer les mesures de distanciation requises, il constitue un irremplaçable moyen de protection. » Aussi, « tout sera mis en œuvre pour que les entreprises locales de textiles, grandes, moyennes ou petites y compris les tailleurs qualifiés puissent produire sur place des millions de masques au profit de la population », a-t-il souligné.
C’est une excellente idée d’autant que le Mali est l’un des plus grands producteurs africains de coton (la matière première pour confectionner le masque) avec seulement 3% transformé sur place.
Le Président malien aurait pu songer à coupler la production, intramuros, de masque avec celle de gel hydro-alcoolique en favorisant l’émergence d’unités de fabrication de ce produit dans les sucreries sino-maliennes implantées dans la zone Office du Niger qui produisent déjà de l’éthanol représentant 83% de la composition de la solution hydro-alcoolique.
Bamako isolée du reste du Mali
Au regard du nombre de cas élevés de coronavirus dans la capitale malienne, le Président IBK envisage, après « l’avis du Conseil scientifique, la possibilité d’isoler Bamako (…) du reste du territoire », afin de limiter la propagation de l’épidémie.
Chacun doit être une digue
« Pour le confort de la nation, nous devons tous renoncer à quelque chose : une habitude, un réflexe, un confort, un droit. Mais nous n’y renonçons que pour espérer vivre, mieux vivre, vivre plus longtemps. J’ai grand espoir que nous nous retrouverons bientôt sur les mêmes nattes d’un pays profondément social. Quand tout cela sera fini et quand nous pourrons de nouveau nous donner la main et nous congratuler pour le combat de titan que nous aurons livré et gagné contre la Pandémie du Covid-19 (…) »
Mobilisation des fonds
Le Président de la République a indiqué que pour la mobilisation des ressources, « il sera fait preuve de plus d’innovations ». En particulier, toutes les allocations budgétaires seront revues, à commencer par le sommet de l’Etat. De même, « les priorités d’investissements seront également revues ».
Mesures symboliques
Le Nobel français Albert Schweitzer eut coutume de dire : « L’exemplarité n’est pas une façon d’influencer, c’est la seule. » Le sage Gandhi prolongea cette vérité primaire sous le prisme de l’équité : « Commencez par changer en vous ce que vous voulez changer autour de vous. »
L’exécutif malien a bien saisi la portée de ces paroles de bons sens. Ainsi, le Président de la République renonce à trois (3) mois de son salaire, le Premier ministre à deux (2) mois de salaire et les membres du gouvernement à un (1) mois de leur salaire, pour contribuer à l’effort national.
Ce discours, même si on devine aisément qu’il ait pu être retouché par le Président de la République pour l’enduire d’une sensibilité personnelle (formules arabisantes entre autres), semble être l’œuvre d’un spin doctor. Qu’il nous excuse de s’être essayé à décrypter les codes et les nuances de son texte, que nous qualifions, d’ores et déjà, de meilleur discours de l’homme politique IBK.
Chapeau bas monsieur le Président ! Vous pouvez être fier de votre œuvre plébiscitée par bon nombre de Maliens, au-dedans comme au-dehors ; même si ça et là, de façon légitime et raisonnée, des voix s’élèvent pour déplorer la gestion de la crise scolaire et/ou pour demander le report du second tour des élections législatives. Comme on aime bien le dire dans la culture Baoulé, la route vous est donnée à moitié. Pour le reste, le peuple malien attend de vous et de votre équipe, une gestion transparente, rigoureuse et équitable des fonds qui seront mobilisés pour lutter contre le Covid-19.