Moody’s prévoit une contraction de 2,5% de l’économie sud-africaine en 2020 alors qu’il y a quelques semaines elle tablait sur une croissance de 0,4% du PIB de la deuxième économie africaine. L’agence de notation financière, bien moins pessimiste que la Banque centrale sud-africaine (la South Africa Reserve Bank qui, elle, prévoit un recul du PIB dans l’ordre de 6%), réévalue la situation de la Nation arc-en-ciel suite à la prolongation du confinement de 2 semaines dans le pays pour limiter la vitesse de propagation du virus.
« Le confinement réduira les capacités de production du pays. Les secteurs les plus touchés seront le transport, l’hôtellerie et les mines », a déclaré Moody’s dans un rapport daté du 14 avril. Du coup, opine Moody’s, une revalorisation du crédit au niveau d’investissement était peu probable compte tenu des perspectives négatives concernant les notes «Ba1». « Nous changerions probablement les perspectives de notation à stables si le gouvernement consolidait ses finances conformément à nos attentes de référence, la croissance reprenait lentement mais durablement et les risques de financement restaient limités ».
A noter que les autres agences de notations financières , Fitch et S&P, ont déclaré qu’elles prévoyaient que le déficit budgétaire sud-africain atteindrait un record de 8,5% du PIB en 2020. Le ratio de la dette au PIB augmenterait de 22 points de pourcentage au cours des quatre prochains exercices, ont noté les deux agences. En mars derniers, avant de dégrader la cote de crédit du pays en sous-investissement, Moody’s avait prévu une croissance de 0,4%.
Pour leurs parts, Fitch et S&P Global Ratings ont également dé classé l’Afrique du Sud. Par ailleurs, la South African Reserve Bank a déclaré qu’elle a prévu pour cette année un recul de 6,1% du produit intérieur brut (PIB) . Quant aux grandes banques locales et étrangères, elles prédisent une récession encore plus profonde si l’état d’urgence sanitaire est prolongé au-delà du 2 mai. Déjà en difficulté, l’économie sud-africaine souffre encore de la pandémie de coronavirus, risquant de porter un sacré coup à deux de ses secteurs clefs à savoir les mines et le tourisme.