La Banque centrale a enjoint les fournisseurs des services de paiement à baisser les coûts des transactions de monnaie électronique et de paiements digitaux en Afrique centrale pour contrer la propagation de la maladie.
La crise sanitaire liée à la pandémie du Coronavirus impacte déjà sur l’outil de production. Le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) qui n’écarte pas une récession au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) multiplie des stratégies pour éviter aux pays la sous-région de subir de plain-pied, le marasme économique.
En encourageant les populations à respecter la distanciation sociale et à privilégier l’utilisation des paiements électroniques, l’Institution d’émission monétaire en Afrique centrale veut à la fois lutter contre la propagation du COVID-19 et à promouvoir la digitalisation des paiements.
« La BEAC invite les populations de la CEMAC à privilégier les paiements par carte à travers tous les canaux de paiements électroniques existants dans la sous-région, les paiements par mobile intra et inter opérateurs, ainsi que les paiements par transferts en guise de règlement », rapporte un communiqué de la Banque signé du Gouverneur Abbas Mahamat Tolli.
Par conséquent souligne la Banque centrale, « dans leurs dépenses quotidiennes et dans la mesure du possible, les moyens de paiement électronique devront être utilisés en lieu et place des espèces, afin de réduire les risques de contamination inhérents à la manipulation des espèces, facteur de non distanciation sociale ».
Dans ce sillage, « les porteurs des cartes bancaires, des mobiles, ainsi que les utilisateurs des systèmes et moyens de paiements, peuvent ainsi réaliser des opérations de paiements et de transferts des fonds dans la CEMAC, à des coûts relativement moindres, et sans avoir à se déplacer ni à manipuler des espèces » rapporte le document.
Plusieurs opérateurs de la téléphonie mobile très actifs dans les paiements électroniques ont emboité la Banque centrale, en réduisant ou en supprimant les frais d’envoi et de retrait d’argent.
Le moins que l’on puisse dire, pourrait-on dire, c’est que la pandémie du COVID-19 semble donner un coup d’accélérateur aux réformes économiques, en l’occurrence, au sujet de l’interopérabilité des instruments de paiement électronique et dont le Groupement interbancaire monétique de l’Afrique Centrale (GIMAC) a jusque-là éprouvé d’énormes difficultés pour implémenter.
Aussi, la BEAC a-t-elle décidé que désormais, « les cartes bancaires, les mobiles et les autres instruments de paiement électronique sont désormais interopérables et, par conséquent, permettent l’échange des données transactionnelles entre eux à des fins de dénouement des opérations de paiement ».
Analysant la situation macroéconomique mondiale et sous-régionale, le CPM réuni le 27 mars dernier a révélé que l’évolution de la situation économique et monétaire récente de la zone CEMAC, ainsi que les perspectives à court terme seront en lien avec les conséquences potentielles de la pandémie du COVID-19