Vers une première en Afrique ? Des assureurs algériens plaident pour la mise en place d’une police couvrant les pandémies et les crises sanitaires. Le projet qui rejoint un débat mondial (le directeur général d’Axa, Thomas Buberl, planche sur un fonds catastrophe pour rembourser les risques occasionnés par le covid-19) est défendu par Hassan Khlifati, P-DG d’Alliance assurances.
Selon le responsable, les pertes économiques liées à la pandémie Covid-19 ne pourront pas être prises en charge par les compagnies d’assurances, car les contrats ne prévoyaient pas ce genre d’aléas, ajoutant qu’aucun produit ou offre n’incluait le cas de figure d’une catastrophe naturelle.
Beaucoup d’experts rappellent que la vocation de l’assurance est de couvrir un risque aléatoire et non une pandémie (risque avéré). Pour autant, le directeur général de Salama Assurance Algérie, Mohamed Benarbia est d’avis qu’ «une assurance totale ou partielle contre les crises sanitaire, permettra d’atténuer les conséquences lourdes sur les entreprises, les particuliers et les ménages».
Le directeur général propose à cet effet un système d’assurances similaire au système de couverture des Catastrophes naturelles (Cat-Nat) dans le cadre d’un partenariat public-privé. M.Benarbia souligne cependant que la création d’une telle assurance ne pourrait se faire sans l’appui de l’Etat et une réassurance publique. «En fait, l’implication des pouvoirs publics permettra de garantir l’équilibre du secteur des assurances. Mais ce système doit être adapté aux spécificités des catastrophes sanitaires qui sont très différentes de celles des catastrophes climatiques», a-t-il recommandé. Les entreprises algériennes ainsi que les entrepreneurs sont sérieusement affectés par les effets négatifs du COVID -19. Selon des statistiques officielles, plus de 90 000 entreprises seraient menacées de faillite. —