L’après coronavirus (Covid-19) marquera-t-il le printemps des populismes ? Le premier signal est donné par le président américain Donald Trump, décidé à suspendre toute immigration vers les USA jusqu’à nouvel ordre. Objectif avancé, non pas protéger la santé des américains mais plutôt leurs « emplois ». Vaste projet.
« À la lumière de l’attaque de l’ennemi invisible, ainsi que de la nécessité de protéger les emplois de nos GRANDS citoyens américains, je vais signer un décret exécutif pour suspendre temporairement l’immigration aux États-Unis! », écrit le président américain dans un tweet posté le lundi à 22heures 6 minutes GMT, qui a eu de l’effet. Cette surenchère populiste est destinée à rassurer le coeur de l’électorat de droite en perspective des présidentielles de novembre prochain.
Le tweet de Trump n’a pas précisé quels programmes d’immigration pourraient être affectés. Presque tous les traitements des visas par le département d’État, y compris les visas d’immigrant, sont suspendus depuis le déclenchement de la pandémie. Les demandes d’asile ont également été suspendues, des milliers de personnes étant rapidement renvoyées au Mexique sans procédure régulière, ce que l’ONU a décrit comme une violation du droit international et américain.
Critiqué pour sa mauvaise gestion de la pandémie, qui a fait plus de 790 000 cas confirmés et 42 000 décès, Donald Trump continue de jouir d’une popularité relativement forte dans les sondages. Les piques régulières envers la Chine et les immigrés ainsi que son mythique projet de mur à la frontière mexicaine en sont pour quelque chose. Les programmes populistes du président américain parviendront-ils à endiguer les mécontentements engendrés par 22 millions de nouveaux chômeurs enregistrés sous l’effet du covid-19?