Malgré un environnement économique difficile, les banques commerciales en activité dans la sous-région Afrique centrale s’en sortent plutôt bien avec un total de bilan en hausse de 5,3 %.
L’amélioration de la qualité relative du portefeuille a contribué à renforcer la solidité du système bancaire en Afrique centrale. De manière générale, les 55 banques en activité dans les six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ont pu tirer leur épingle du jeu dans un contexte économique difficile.
Le rapport de la politique monétaire que vient de publier la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) démontre que l’activité bancaire dans la sous-région a été est marquée par des fluctuations évolutives avec un total des bilans bancaires au 31 décembre 2019 établi à 12 363 milliards de FCFA, soit une progression de 5,3 %, par rapport à 2018.
Une analyse par compartiment permet de noter une augmentation des dépôts de la clientèle de 4,8 % soit 10 357 milliards de FCFA. Cette enveloppe représente 83,8 % du total du bilan en lien principalement avec l’évolution des ressources à vue (+ 9,3 %), des dépôts des entreprises publiques (+ 4,9 %) et de ceux du secteur privé (+3,4 %).
En glissement annuel, il ressort un repli des crédits bruts à la clientèle de 3,8 % pour revenir à 8 427 milliards de FCFA, tandis que les provisions pour dépréciation des comptes clientèle ont enregistré une baisse de 1,2 % pendant la même période en s’établissant à 984 milliards de FCFA.
Par ailleurs, les crédits nets se sont fixés à 7 443 milliards de FCFA, ce qui représente 60,2 % du total du bilan, mais enregistrent une régression de 4,2% en variation annuelle. La couverture des crédits par les dépôts de son côté s’est établie à 139,1 % contre 127,2 % en 2018 tandis que les opérations avec la clientèle ont dégagé un excédent de ressources de 2 913 milliards de FCFA, contre 2 112 milliards de FCFA par le passé.
Pendant la période considérée, la Banque centrale a relevé une amélioration de la qualité relative du portefeuille de crédits, caractérisée par une diminution des créances en souffrance à 1 762 milliards de FCFA, soit 20,9 % des crédits bruts contre 21,2 % l’année précédente.
Le taux de couverture des créances en souffrance par les provisions s’est situé à 55,8 % en 2019 contre 53,7 % en 2018 alors que les déclarations des banques et les résultats des dernières vérifications font ressortir un besoin de provisions complémentaires de 40 milliards de FCFA en hausse par rapport au besoin estimé l’exercice précédent qui s’établissait à 30 milliards de FCFA.
Globalement, la BEAC a noté un accroissement de l’excédent de trésorerie global en variation annuelle de 29,4 %, à 3 716 milliards de FCFA soit 30,1 % du total du bilan. Il en résulte aussi un excédent des capitaux permanents par rapport aux valeurs immobilisées de 569 milliards de FCFA, en hausse par rapport à celui enregistré un an auparavant qui s’élevait à 562 milliards de FCFA tandis que le total agrégé des bilans bancaires s’est établi à 12 363 milliards de FCFA, en progression de 5,3 %, par rapport à 2018.
Au cours des trois dernières années, la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC) souligne les efforts enregistrés par des banques dans le respect des normes prudentielles. Un indicateur qui laisse croire que sauf une forte détérioration des activités liée à la pandémie du COVID-19 par exemple, aucune banque n’est pour le moment directement sous la menace d’une cessation d’activité.
Au total, le régulateur relève que 26 banques disposent de fonds propres nets suffisants pour honorer l’ensemble des normes prudentielles assises sur cet agrégat (contre 27 banques l’année précédente à la même date). La norme prudentielle respectée par le plus grand nombre d’établissements est celle se rapportant au rapport de liquidité alors que la norme relative à la limitation des risques encourus sur un même bénéficiaire constitue celle à l’égard de laquelle on observe le plus grand nombre de banques en infraction.
Sur le plan géographique, les 55 banques commerciales en activité dans l’espace CEMAC sont réparties comme suit : Cameroun (16), Centrafrique (4), Congo (11), Gabon (10), Guinée Equatoriale (5), Tchad (9).