Alors que le monde entier est à la recherche du «remède miracle » pour soigner le coronavirus, les Etats-Unis semblent trouver la bonne formule magique pour guérir du COVID -19. En effet, les Instituts de santé américains (NIH) ont annoncé mercredi 29 avril que le médicament antiviral expérimental remdesivir du laboratoire Gilead aidait les malades du Covid-19 hospitalisés à se rétablir plus vite. La bonne nouvelle, largement ébruitée depuis la veille, a fait bondir le titre de Gilead, la biotech américaine spécialisée dans les virus, de près de 5% à 82,20 dollars le mardi.
Cette étude est basée sur les résultats préliminaires d’un grand essai clinique contre placebo incluant un millier de patients. L’essai a inclus 1063 patients avec une forme avancée du Covid et des problèmes pulmonaires, sur 47 sites aux Etats-Unis et 21 autres en Europe et en Asie. C’est la plus grande étude sur le Remdesivir pour laquelle des résultats sont disponibles.
Le directeur de l’institut des maladies infectieuses, dans le bureau ovale de la maison Blanche, Anthony Fauci, a été formel: «les données montrent que le remdesivir a un effet clair, significatif et positif pour réduire le temps de rétablissement» des malades du nouveau coronavirus Sars-Cov-2 ». «C’est une preuve de concept très importante, car cela prouve que nous pouvons bloquer le virus», a expliqué le haut responsable scientifique, prudemment optimiste, mais qui affirme que » le remdesivir peut désormais devenir un traitement standard contre les formes graves de la maladie ».
Cet enthousiasme américain est à opposer à un certaine froideur chinoise vis-à-vis de l’étude. En effet, les résultats d’un autre essai clinique sur le remdesivir, plus petit (237 malades) et mené en Chine, ont été prématurément publiés sur le site de l’OMS vendredi dernier, et montraient en revanche que le médicament n’avait pas montré d’efficacité pour améliorer l’état des patients. Cette étude n’a pas encore été publiée par une revue médicale.
Les tests avaient été menés auprès de 237 patients. Résultat, l’état de santé de 158 d’entre eux, à qui on a administré du Remdesivir, a été comparé avec 79 autres personnes, sans résultats. Le médicament aurait même eu des effets secondaires négatifs suffisamment graves pour qu’il soit retiré auprès de 18 patients. Le Remdesivir est un antiviral développé par Gilead, pour traiter notamment la maladie Ebola. Il n’a jamais été homologué par des autorités sanitaires. L’Amérique de Donald Trump est-elle entrain de franchir le pas ?