Le professeur Didier Raoult s’en est pris, dans un entretien avec Paris Match, paru le 30 avril 2020, au conseil scientifique réuni autour du président français, Emmanuel Macron. Raillant le caractère consensus des décisions prises par ce comité, le natif de Dakar a été on ne peut plus clair: « le consensus, c’est Pétain. Insupportable. On ne peut pas décider de cette manière ». Partisan du traitement à base d’hydroxychloroquine pour traiter les effets du Covid-19, l’infectiologue marseillais n’a pas mâché ses mots.
Ayant lui même fait partie des onze experts nommés le 11 mars au sein du conseil scientifique pour conseiller le gouvernement, Didier Raoult a finalement claqué la porte: «Ces personnes ne savaient pas de quoi elles parlaient ! Et chacun poussait ses billes en avant. Il fallait faire plaisir, représenter l’Institut Pasteur, l’Inserm, etc. Il n’y a rien de fiable scientifiquement là-dedans », accuse celui qui avait estimé au départ que l’épidémie ne ferait pas plus de 10 000 morts en France (le cap des 24 000 décès est officiellement dépassé). « Je ne suis pas devin, je suis un praticien », rétorquera-t-il à BFMTV dans un autre entretien.
Défendant son remède contre vents et marées, le professeur marseillais n’en démord pas: « L’hydroxychloroquine est le traitement de références pour les pneumopathies […] Quant à l’azithromycine, il est le médicament le plus prescrit au monde après l’aspirine… Ce traitement est bête comme chou, c’est pour ça qu’il irrite ».
Recadré au cours des dernières semaines par l’Agence régionale de Santé (ARS) de Paca pour avoir affirmé que l’épidémie de Covid-19 est « en train de disparaître progressivement » et qu’il est probable que « l’épidémie disparaisse au printemps », Didier Raoult semble avoir raison au vu de l’affaiblissement de la pandémie en France, Italie et Espagne, les trois pays les plus touchés du vieux continent.
Le professeur de s’en est aussi pris au vaccin en des termes choisis: « les vaccins ne sont pas toujours la bonne solution. Trouver un vaccin pour une maladie qui n’est pas immunisante… c’est même un défi idiot. (…) La chance qu’un vaccin pour une maladie émergente devienne un outil de santé publique est proche de zéro. On peut avoir des surprises mais je suis sceptique« , indique encore Didier Raoult, décidément à l’aise aussi bien avec le bistouri qu’avec le micro.